Afin de clore en beauté cette année, de mon point de vue naturellement, combinons le mot du vendredi et la page cinéma afin que je puisse tenir des propos dithyrambiques et un brin superfétatoires relativement au second opus de cette production française qui ne cesse de me ravir au plus haut point.
Enfermé il y a fort peu de temps avec des hordes d’enfants, ces êtres miniature dont “monstres academy” nous redira sous peu qu’ils sont dangereux et toxiques, bref, enfermé, disais-je en une salle obscure et climatisée, l’été fait semblant de s’installer pour quelques jours, j’eus l’occasion, durant 1h30 environs, de me repaitre tout à la fois de ces gags hilarants, de ces allusions, que les plus jeunes ne doivent pas saisir, à quantité d’autres films de ces flots de bons sentiments, qui évitent l’écueil de la mièvrerie. C’est un pur bonheur que de retomber en enfance. Précisons que la 3D doit ajouter quelque chose à ce film, mais, ma défaillance visuelle m’y contraint, je ne vois les films qu’en 2D.
L’essentiel se trouve bien dans ces références, dans ces gags visuels et auditifs, dans la présence renforcée du potentiel comique des minions, personnages secondaires, qui, comme dans l’âge de glace avec Scratt, prennent de plus en plus de place.
C’est donc avec la sourire aux lèvres et le rire en gorge que l’on suit les aventures de Gru et de ses 3 filles adoptives, dont la délicieuse et charmante Agnès, quel doux prénom…
Rien de tel pour commencer un été de détente qu’un tel dessin animé, il devrait rester assez longtemps à l’affiche, n’ayez pas la violence de vous refuser un tel plaisir, ce sont les vacances, carpe diem.
Il y a peu, Mme Dibot évoquait le temps de l’achèvement, d’une manière différente, et plus en lien avec le spectacle que peuvent être chacune de nos heures de cours, je parlerai ici de rideau. Rideau sur le petit théâtre de nos salles de cours, rideau sur nos activités périscolaires, rideau sur l’année qui s’achève. Certes, elle n’aura son terme officiel que le 5 du mois suivant, mais, tous, vous le savez bien, les choses ne sont déjà plus les mêmes et, avec les livres qui vont être rendus sous peu, c’est un peu le glas officiel des possibilités de faire cours “normalement” qui sonne.
Peu importe, au final, car, comme l’Etat, comme la monarchie, la continuité est de chaque instant: une année meurt et sitôt une autre débute, la preuve, nous allons passer une semaine à la préparer, ce qui ne suffira naturellement pas. La cohorte, c’est à dire le groupe des 3è va nous quitter, après 4 ans entre nos murs, en général, et voici que la relève se présente déjà à nos portes, les 6è, dont les zélèves disent toujours qu’ils sont de plus en plus petits et de plus en plus insolents, question de mémoire courte évidente chez certains d’entre vous!
Nos salles ne vont pas changer, nous allons vieillir et voici qu’une éternelle jeunesse frappe à nos portes. C’est le lot de ces années qui s’enchainent, inexorablement, tout change et tout demeure à la fois. Gageons que, pour le Torchon, ce sera l’assurance de trouver, enfin, comme il y a 3 ans, des rédacteurs en herbe à sa hauteur, mais cela, c’est l’histoire de l’an prochain et ce seront d’autres que moi qui vous la conteront.
Il faut donc en effet que tout change, pour que tout demeure. Je changerai donc mon mode d’intervention sur ces pages, afin de conserver encore le goût d’y venir faire un tour. Cette fin d’année voit donc l’adieu, ou l’au revoir, allez savoir, à la régularité, afin que triomphe ce que tout bon professeur n’aime pas, une participation irrégulière, mais, on me laissera bien, moi aussi, avoir ma crise d’adolescence ou faire l’élève type de 4è?
Mais voici que l’heure des vacances approche, je vous souhaite donc de pouvoir en profiter pleinement, en n’oubliant jamais une occasion de vous cultiver, cela commencera par la fête du cinéma, sitôt le brevet achevé. Je ne manquerai pas d’y faire un tour, l’occasion, peut-être d’un article. Pour l’instant, et sur cette année, rideau.
Il s’agit du nom que l’on donne aux nymphes attachées à un arbre, naissant, vivant, mourant avec lui. J’avoue ignorer encore pourquoi j’ai pensé à mettre ce jour ce mot ici, peut être car j’aime beaucoup les arbres et que ces belles journées me donnent de sortir du collège pour aller me perdre sous les frondaisons de la plus proche sylve, notez qu’une excursion dans la canopée ne doit pas être désagréable, mais je n’ai pas la santé et pas l’agilité pour le faire, je ne suis pas du groupe des professeurs doués pour l’escalade!
De plus, cette idée de savoir un être vivant attaché à la vie d’un végétal me fait aussi penser à ce que nous faisons endurer à notre planète. Sous prétexte d’enrichissement de quelques individus ou multinationales la nature es saccagée, outragée, personne au sein de ces grands empires financiers n’est donc en état de voir que c’est là détruire notre avenir que d’agir de la sorte?
Nous mourons assurément aussi vite que la nature, animale, végétale, minérale que nous ne cessons d’exploiter aveuglément. Ce sera certes pour elle une revanche, mais je demeure persuadé qu’il n’y a qu’un cerveau humain pour penser ainsi en terme de revanche.
Carpe diem donc, cueillons les roses de la vie, tant que l’on sait encore ce que sont les roses, nos descendants n’auront peut-être pas cette chance, et c’est d’une absolue tristesse.
Je relis des pièces classiques que j’ai pu aimer il y a de ce la bien longtemps, lorsque, au siècle précédent, j’usais mes fonds de culotte sur les sièges usagés de collèges et de lycées qui ne ressemblent désormais plus trop à mes souvenirs.
Tartuffe m’avait beaucoup plus de par son actualité sans cesse renouvelée. Certes, la pièce, Tartuffe ou l’imposteur, de Molière, jouée pour la première fois en 1664 à Versailles, critiquait la religion ou plus exactement les faux dévots, ces individus qui, sous prétexte ou couvert de religion, se montrent excessifs, en un sens ou en l’autre. De fait, au quotidien, notre actualité ne cesse de nous révéler des difficultés liées à l’exercice de la religion, à la mise en avant d’une religiosité exacerbée. Cependant, il me semble qu’il convient aussi d’élargir la chose et de nous rendre compte que Tartuffe est encore plus contemporain que cela car ce ne sont pas que les faux dévots que la pièce condamne, mais aussi les hypocrites et les hypocrisies de toutes natures. Or, ici, il y a pléthore. Les zélèves ont pu évoquer, dans un de leurs articles l’affaire Cahuzac, (on trouve un personnage avec ce patronyme, dans les trois mousquetaires) mais pour un mensonge de personnage en vue, combien au quotidien par tous les petits, les obscures et les sans grades que nous sommes? Combien par ceux qui, à l’instar du Tiers Etat ne sont rien et veulent devenir quelque chose, voire tout?
Nous vivons donc dans un monde où le mensonge et l’hypocrisie s’affichent ouvertement et rencontrent bien souvent l’absolution, à moins que ce ne soit un silence méprisant. Tout cela est normal. Oui, la science semble devoir démontrer que, génétiquement, le mensonge serait inscrit en nous. Nous voici donc contraints au pardon de l’hypocrisie, ouf, nous en profiterons tous, à un moment ou un autre.
Demeurons dans l’ambiance musical introduite par l’article précédent et par l’actualité. Hier soir, au nouveau théâtre, là même où se produira la petite troupe du collège le 14 du mois prochain, avait lieu le spectacle de fin d’année des collèges de la ville. On y retrouva donc l’ensemble des chorales, au premier rang desquelles, la nôtre. Je puis vraiment dire que nous étions au premier rang, puisque les élèves de George Sand, en majorité, s’y trouvaient. Je ne suis pas expert musical, donc je ne parlerai pas de musique, en revanche, ce à quoi je fus très sensible, ce fut la joie visible sur ces visages. Joie et stress intense, comme ne cessaient de le signifier les mains tordues, les toux nerveuses, les vêtements tirés outrancièrement. En dépit de tout, de cette salle bondée, et assez dissipée à mon goût, vous aviez l’air très heureux de chanter et c’était très touchant de vous voir et entendre. Félicitations à tous.
Partout au collège on entend en cours des slogans sortis de l’ombre et de l’oubli, slogans de 1968, qui ressuscitent, pour l’épreuve d’histoire des arts et son thème de cette année, une ambiance follement révolutionnaire, qui, semble-t-il laisse parfois les zélèves dubitatifs, ces derniers ayant du mal à se figurer ce que pouvait être la vie des lycéens de 1968, soumis aux lois de l’Etat de l’Eglise, de l’autorité paternelle toute puissante, dans un univers où les communications commençaient à peine à se développer, avec le téléphone et l’ORTF, c’est à dire la télévision, avec une chaine, alors que les radio. et la presse demeuraient bien surveillées et que le rock qui déferlait sur le monde était accusé de provoquer des troubles d’ordre médical sur le corps humain inapte à recevoir un tel déchainement, qualifié de musical.
Je n’aime pas les révolutions. Je ne me suis pas remis des pertes endurées par le pays en 1789 et par la suite. Cependant, je comprends l’indignation et le désir de tout changer, qui, selon moi, ne saurait être l’apanage d’un lieu, d’un peuple, d’une époque ou d’une tranche d’âge, l’Histoire le révèle à chaque fois. Disons en ce cas que je suis pour les révolutions silencieuses, pour “ces évolutions qui sont des révolutions sans en avoir l’R”. A notre époque, comme à d’autres, tout me semble à changer et à reconstruire. Pourtant, faut-il passer fatalement par le radicalisme qui ne conduit qu’à un tour de roue? La chanson de Brassens que vous étudiez le révèle, les révolutions débutées à gauche par les jeunes se terminent conservatrices, tenues par des vieillards.
Pour Talleyrand, il fallait que tout change afin que tout demeure, je me demande alors s’il ne faut pas que tout demeure afin que les choses évoluent enfin. Demeurons à nos places, plutôt que d’en ambitionner d’autres, et, seuls, dans l’ombre, changeons les choses. C’est au quotidien et à la base qu’il nous est possible de construire les fondations d’un autre monde, en tissant, au quotidien, des liens, de la même manière que la culture s’acquiert petit à petit, par des lectures, des films vus, des disques écoutés, des opéras savourés, des discussions à n’en plus finir, au cours desquelles on refait le monde, discussions qui, en outre, sont de purs moments de bonheur, combien de livres, de poèmes, de chansons et d’expériences vécues ne le clament-ils pas?
La révolution est à notre porte et à notre portée, révolution qui nous fera changer nos propres points de vue, nos propres attitudes. Révolutionnons nous, nos habitudes, nos conceptions, changeons, les autres suivront, plus que si nous ne tentions de leur imposer.
Cher Printemps, serait-il possible, s’il te plait, de te souvenir que c’est le moment, il faut venir, tu es déjà très en retard et la vraie politesse, c’est d’arriver à l’heure. Certes, les hirondelles qui sont là ne sont pas censées te faire revenir, en outre le dérèglement climatique doit bien y être pour quelque chose, sans compter que nous sommes dans la période des saints de glace, et puis tu es dans d’autres pays du monde actuellement, mais, franchement, là, on frise l’abus! Nous avons besoin de toi! Que ce soit pour la vitamine D, que ce soit pour faire pousser les fleurs qui habillent et embellissent notre quotidien, peu importe, tu nous manques, alors, s’il te plait, viens faire un tour, non pas sous la pluie, mais bien au soleil, oui, on serait bien, sous le soleil exactement.
Il y a peu j’ai eu le plaisir de revoir ce film que j’affectionne, les chansons d’amour, que l’on peut emprunter au CDI. La troisième chanson est celle qui précède et me semble affreusement de circonstance, tant le temps qu’il fait me mine autant que le temps qui passe. Il n’en demeure pas moins que le film est splendide, plein d’émotion et de questions, plus que de réponses.
Aussi, dans la mesure où les 400 coups sont fermés, où la bibliothèque du centre ferme le 21 de ce moins pour 30 jours, où le ciné de centre ville ne propose rien pour le moment, voyant mes loisirs se résumer à un triste désert, alors que les archives départementales sont si lointaines, je pense que, plusieurs cycles de “mots du vendredi” ayant été épuisés, je me contenterai désormais de billets d’humeur, humeur assurément nostalgique, comme à l’ordinaire, mais ce sera peut-être l’occasion de quelques retours filmiques aussi. En outre, en dépit de mes craintes pathologiques de déception, je me rendrai peut être voir la nouvelle version de Gatsby le magnifique avec di Caprio, bien que la bande annonce ne me tente que fort peu.
Le glas sonnerait-il après la lettre Z ? Zenfer et damnation…
Ce mot, qui désigne un dirigeable, à structure rigide, gonflé à l’hélium, généralement, ce qui permet à l’ensemble de voler, est une invention initiale d’un Français, en 1873, perfectionnée par le comte Ferdinand de Zeppelin (1838 -1917), qui était Allemand et se lança, à compter de 1880, dans l’amélioration puis la production de ces engins.
Je ne m’étendrai pas ici sur les capacités techniques de l’appareil, dont le premier modèle survola le lac de Constance en 1900. La compagnie prospéra jusque vers 1935, lorsqu’elle fut nationalisée par les nazis, qui détestaient Eckener, lequel, successeur de Zeppelin, dirigeait alors la société et refusa de voir la croix gammée peinte sur le gouvernail de son appareil. La société de dirigeables s’était spécialisée dans les échanges aériens entre l’Allemagne et l’Amérique. C’est lors d’une de ces traversées, en 1937, que le Hindenburg, vaisseau amiral de la flotte prit feu lors de l’atterrissage aux Etats-Unis, on déplora 35 victimes. Cet événement précipita la fin de l’aventure des zeppelins.
Je profite de ce modeste article, qui clôt notre série alphabétique, pour évoquer une agréable série de livres pour adolescents, qui propose une Histoire parallèle, (on nomme cela de l’uchronie) rédigée par Scott Westerfeld, lequel, bien que natif des Etats-Unis trouve, de par sa production, grâce à mes yeux. Je fus en effet séduit par sa trilogie Léviathan/Béhémoth/Goliath, laquelle, à un moment, évoque ce drame du Hindenburg. Je conseille vivement aux lecteurs de notre estimé Torchon une incursion dans ces ouvrages, la première guerre mondiale et les événements du monde y sont évoqués alors que la science et la génétique ont pris un tout autre tournant que celui que nous leurs connaissons, c’est tout simplement captivant.
En ce début de vacances, ce peut être une idée d’emprunt à la bibliothèque et l’occasion de se détendre tout en faisant des comparaisons avec ses révisions pour le brevet blanc de la rentrée…