Partagé, voilà ce qui me vient à l’esprit pour définir mon sentiment à la sortie de la salle obscure.
Ce film retrace l’histoire de la relation entre un médecin et un de ses jeunes patients atteint d’une maladie très rare, laquelle oblige à se préserver absolument des rayons ultra-violets. Les deux acteurs principaux, dont Vincent Lindon dans le rôle du médecin, me laissent sur ma faim. Les sentiments joués se veulent tout en retenue, ce qui était un choix pertinent, il me semble cependant ici que ces derniers sont justement trop retenus et que, de ce fait, on perd toute la qualité de l’expression desdits sentiments, car, à trop les retenir on peut finir comme la Rose du Petit Prince et se dire “on est tellement bête à vouloir cacher tous ses sentimens, j’aurais dû te dire depuis si longtemps que je t’aime tant”.
En outre, la qualité de la bande-son laissait à désirer et la manière de tourner me laisse aussi perplexe. Au final, ce film vanté par la critique ne m’a pas vraiment satisfait bien que, j’en sois assuré, il y ait eu là quelque chose de fort important à traiter, sur le plan des relations entre le médecin et son patient mais aussi concernant l’histoire secondaire, entre le médecin et sa remplaçante, alors que ce dernier ne parvient pas à abandonner son poste, à moins que ce ne soit ses patients…?
Cette question relance d’ailleurs l’attention que l’on peut porter au film.
Mardi 8 mars, Miloud Kerzazi est intervenu au collège pour nous parler de son site. La photo, c’est sa passion depuis tout petit. Il a fait partie d’un club photo à Ozon quand il était collégien (à George Sand).
Il utilise la photo pour “évacuer”, sa galerie photo est comme son journal intime. Il dit qu’il y a du rap bling-bling et que Médine fait du rap engagé. Dans l’album de Médine, “11 septembre ” , Miloud Kerzazi dit qu’il se retrouve dans ce qu’il écrit.
Il dit aussi que ses parents ont fait partie de ceux qui ont construit le pont Lyautey, la fôret et la plaine d’Ozon.
Son slogan est ” La photo comme un combat “. Ses photos denoncent le racisme. Il se retrouve dans l’histoire des gens du voyage, il déplore le débat sur l’identité nationale, il dit qu’il se sent en ce moment montré du doigt par les politiques.
Pendant la première et la seconde guerres mondiales, il y a eu un appel aux tirailleurs sénégalais et algériens qui ont versé leur sang pour la France et on les a oubliés. Après la guerre de 1939 à 1945, 19 tirailleurs algériens ont ensuite vécu à Chatellerault.
Après qu’il soit parti, je me suis rendu compte que j’avais appris beaucoup de chose. Je ne connaissais pas son site, ce qui m’a appris à le connaître.
On trouve le site de Miloud Kerzazi en lien sur ce blog.
Manon
Plusieurs raisons préfigurèrent au choix du mot de ce soir. Des constats, des bribes d’histoires, des digressions au fil de mes réflexions, le tout largement inspiré par la vie du collège, à croire qu’il n’y a que le collège en ma modeste existence.
Isatis, rien à voir avec le parfum qui lui mettait un “y” au début du mot, peut-être pour faire plus chic, ce qui prouverait encore combien les noms de parfum peuvent n’être que de simples mots aux sonorités chantantes et dont nous ignorons trop souvent la signification ou l’existence, tel emporio, drakar, hermes et quelques autres, mais je m’égare.
Isatis, donc, ou en langage plus courant “renard bleu”. Il s’agit d’un mot fort connu des cruciverbistes, dont je ne suis pas, et assurément de quelques amoureuses de la fourure, ce que je ne suis pas plus.
J’y ai pensé le 8 mars, journée de la femme, en me souvenant justement de quelques couvertures de magazines féminins sur lesquelles se trouvaient de jeunes femmes revêtues de seuls manteaux de fourrure.
J’y ai pensé en entendant parler de chiens dévorant d’innocents lapins, lesdits chiens étant ceux de chasseurs traquant le renard, lesquels, en notre vert Poitou, ne sont que roux.
J’y ai pensé lorsque, lors des réunions dans les écoles primaires, nous évoquions les activités du foyer et par exemple les jeux de scrabble, qui, comme les mots-croisés, affectionnent ce type de mot.
J’y ai pensé car, en ce début de printemps, c’est le moment, pour les animaux à pelage variable, de perdre leur pelage blanc et de prendre leur livrée de printemps, en l’occurence, pour l’isatis, non du bleu, mais du gris.
Or, vous, chers zélèves, vous êtes, aussi, en période de croissance, de changement d’apparence et, Françoise Dolto le disait, de mue, avec son fameux complexe du homard.
Bref, que vous fassiez des mots-croisés, que vous aimiez la fourrure, que vous vous sentiez en plein changement, isatis était le mot qu’il vous fallait.
On parle d’avenir, ça change : la discussion sur les garçons, déroulée auparavant, a un peu plombé l’ambiance… On les laisse de côté pour ne penser plus qu’à nous. Et à notre avenir !
C’est certain, on le voit rose : en quelque sorte, fa-ci-le !
On restera copines, on se verra tous les week-end si on est dans des villes différentes ( Amira à Tours, Zohra et Aïssetou à Poitiers), voire, on pourrait même devenir colocataires ! Si nos mères le veulent bien, ce n’est pas gagné, certaines ont peur qu’on fasse des bêtises, qu’on sorte tous les soirs…
On voit un peu notre quotidien comme une vie facile : on achètera les vêtements qu’on voudra, quand on voudra, on n’aura plus nos mères pour nous dire “non”, on ne sera plus obligée de demander si on peut avoir de nouveaux vêtements.
Cela dit, l’expérience des grandes soeurs freine un peu cet enthousiasme : une fois autonomes, mamans, elles ne parlent plus que de factures d’électricité, de gaz, de loyer, de vêtements pour les enfants… Ca n’a pas l’air si facile, l’autonomie ! Elles n’ont plus que des soucis d’argent !
Alors, on décide qu’on restera vivre chez nos parents : après tout, chez eux c’est chez nous ! Et le salaire : argent de poche !
Un exemple, pourtant, d’une cousine qui a réussi ses études et qui, à 21 ans, paie avec son salaire son appartement, son loyer, ses charges, et a un travail intéressant et bien payé, cela donne tout de même envie d’accéder à cette autonomie…
Finalement, si on restait encore un peu “petites” ? Et si on grandissait moins vite ?
Les Pink Paillettes
Pourquoi y a-t-il certains garçons qui parlent derrière mon dos, qui se moquent de moi, sans arrêt ? Ils se moquent de mon physique, comment je suis comment je m’habille… En plus, moi, je ne fais rien du tout pour les énerver… On rigole, on parle et tout, mais après, dès que je pars, ils parlent et se moquent de moi.
Au fond de moi, ça fait comme s’ils m’avaient mis un coup dans le coeur, et j’ai un peu honte de moi.
Je fais style “je m’en fiche, je n’en ai rien à faire”, parce que je sais aussi que ce sont de vrais gamins, qu’ils n’ont rien d’autre à faire que de se moquer des autres… Mais j’imagine que si, nous, en bande, on leur faisait la même chose, ils diraient qu’on leur manque de respect…
Une Pink Paillette
Harcèlement
En prolongeant la discussion, on réalise que cette attitude de la bande de garçons en question, plus qu’un jeu stupide de garçons en pleine puberté, s’apparente à une forme de harcèlement moral : au-delà de la cour, c’est dans certains cours (communs aux différentes sections) que le “jeu” perdure. Ces garçons critiquent notre copine dès qu’ils la voient passer, scandent son prénom fort, ils sont tous après elle, ils se moquent d’elle. Ils rigolent direct dès qu’elle arrive en retard en cours.
Ca dure depuis l’année dernière. Depuis cette année, ça empire.
Avant de se moquer de quelqu’un, ils devraient apprendre à connaître cette personne…
Ils ne se sentent plus dès qu’ils sont en groupe. Nous, on essaie de défendre notre copine, mais ils sont tellement gamins, et ils sont en groupe…
Et puis, ce n’est pas facile d’en parler…
Les Pink Paillettes.
Constat amer
Les garçons sont parfois méchants : voilà le constat du jour.
Comment en arrive-t-on à un constat aussi dramatique, à une affirmation aussi négative en ce surlendemain de la Journée de la femme ? Il n’y a qu’à laisser parler les Pink Paillettes pour entrevoir les dessous pas chics des relations garçons-filles au collège…
On commence par dresser un bilan somme toutes assez Fleur Bleue de ces relations, mi-séduction, mi-jeu : les Pink Paillettes ont lu les articles de Manatea et Kévin sur la séduction. celui de Manatea insiste un peu trop, au goût de ces demoiselles, sur le physique des filles.
Les garçons, même laids, se vantent de pouvoir sortir avec des filles magnifiques ! Amira, qui étudie Cyrano de Bergerac en français, nous raconte l’histoire de cet homme laid, Cyrano, qui aime une femme belle et précieuse, Roxane, qui aime un petit mousquetaire, Chritian, pour sa beauté et son esprit. Mais Christian n’a pas d’esprit, c’est Cyrano, laid, mais poète, qui lui écrit les lettres d’amour que lui-même aurait aimé envoyer à Roxane. Après des années de ce silence, Cyrano est démasqué : Roxane l’aimait, lui, et non l’autre.
Il est possible, donc, d’être laid et de viser les filles magnifiques : et pourquoi pas ? Quel culot, tout de même, ces garçons ! Cela dit, on exige en retour de ce garçon qui n’est pas beau qu’il ait un petit quelque chose qui soit très intéressant :
– qu’il ait un beau corps
– qu’il sache s’habiller
– qu’il soit propre et sente bon
– qu’il ne soit pas soumis, pas trop gentil
Cyrano possédait-il toutes ces qualités ? Sans doute, son suel défaut physique étant son nez : “Un cap, que dis-je, un cap ? Une péninsule !”
Une déclaration par SMS… Et puis plus rien ?
Ils sont bizarres, ces mecs ! Ils nous bombardent de compliments sur SMS, ils font des coms sur nos murs, sur nos photos : ils écrivent “t’es belle, je t’aime”. Et ils dévoilent des sentiments ! C’est facile, d’écrire qu’on aime une fille. C’est vrai que, le dire en face, ça ne doit pas être simple. mais ce n’est tout de même pas à nous de faire le premier pas ! Et puis quoi, encore, se mettre à genoux et offrir la bague de demande en mariage au garçon Jamais ! Féministes, oui, mais on reste romantiques !
Au collège, un garçon que tu aimes il s’éloigne de toi…
Quand ils sont au collège, les garçons ne se comportent plus du totu comme à l’extérieur ! Après avoir déclaré leurs sentiments sur facebook, plus rien ! Rien ! Au collège, même pas un “salut” ! Epoustouflante, cette capacité à nous ignorer quand on est en chair et en os devant eux ! Cela dit, ils nous disent qu’ils nous aiment mais ne nous connaissent pas… Ils ne voient que le physique, la beauté… L’apparence… Le “visuel-visuel”… Ils sortent avec une fille juste pour le physique !
Quand ils n’ont rien à dire ils tapent !
Au collège, un garçon que tu aimes il s’éloigne de toi. C’est la gêne ! Parfois, cette gêne les pousse à communiquer avec nous en nous tapant : quand ils n’ont rien à dire ils tapent ! Un coup sur l’épaule, un tirage de cheveux…
On les connaît, parfois, sans qu’il soit question d’amour entre nous, ils sont les copains de nos frères, on les voit sympas, à l’écoute, à l’extérieur. Et, au collège, ils se transforment en mecs agressifs : leurs copains leur montent à la tête !
Ils se regroupent toujours au même endroit, toujours en bande : s’incruster serait la honte. Ils font leur macho, alors qu’en dehors, ils sont tout gentil ! Au collège, ils sont agressifs, ils nous montrent du doigt (surtout l’une de nous, qui est leur bouc-émissaire). Ils se sentent forts, ils se mettent à plusieurs contre une. Et ils mettent la honte. Ils sont capables de faire ça à des garçons aussi. Devant leurs copains, ils se moquent, nous critiquent.
Pour nous dire bonjour, il faut qu’ils s’éloignent du groupe, sinon, pas question de leur parler…
Les Pink Paillettes.
La mère donne la vie. La mère a une sensibilité d’aimer ses enfants d’un amour inconditionnel. L’amour d’une mère est unique. On se sent tous bien près de sa mère.
Ma mère est un pilier, une personne pour laquelle je ferais tout et n’importe quoi, une personne très chère à qui je dois TOUT. C’est mon petit paradis à moi quoi ! ( lol ). Et toutes ces fois où elle a haussé la voix sur moi, ça ne m’a apporté que du bien.
Je la remercie car elle a toujours su me remettre dans le droit chemin. M’écarter du danger, elle a su faire .
Pour tous les frères et les soeurs de ce monde, une mère on en a qu’une, respectez-la , rendez-la fière et n’ayez pas de remords, soyez là dans les moments intenses, quand elle en aura besoin, comme elle l’ a été pour vous. Dites-lui ce que vous avez dans le coeur, car personne ne le fera pour vous. Assis sur les genoux d’une mère, tout enfant est riche. Combien de nuits s’est elle plainte sous le fait de la grossesse ! Sa souffrance fit jaillir lamentations et cris de détresse…
A toutes les femmes. Mères d’aujourd’hui et de demain .
Hanène
Un article rend compte de la naissance de Pink Paillettes dans une revue nationale : Animation et Education. A lire ci-dessus. Le Torchon, qui participe du même principe, est cité.
Qu’est-ce à dire ? Qu’est-ce que ce concept : journée de la femme ? “Une journée pour les femmes battues”, proposait Aïssetou tout à l’heure. Pas faux : une journée (sur 365 ?) pour se pencher (ensemble) sur la situation des femmes dans le monde.
On en pense ce qu’on veut : c’est toujours une journée pendant laquelle les associations qui défendent les droits des femmes et ouvrent l’oeil 365 jours sur 365 auront une fenêtre médiatique : ne la laissons pas fermée, ouvrons l’oeil nous aussi demain.
Et, en guise de mise en bouche, le résultat de l’éléction du macho de l’année par l’association “Chiennes de garde” : un petit coup d’oeil sur leur site si vous le souhaitez, c’est ici : http://www.chiennesdegarde.com/
Alors, demain, c’est journalisme, et on sert la cause des femmes ?
Le dimanche 16 janvier dernier, Fatou, une petite fille de la plaine d’Ozon à Châtellerault, a été enlevée par un retraité de 62 ans durant 3 heures. Le tribunal correctionnel l’avait condamné à une peine de 18 mois de prison avec sursis. Il fut finalement condamné à 3 ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve.