Ou l’art de tourner autour du pot.

La politesse, l’ignorance, une certaine forme de paresse, ou de lâcheté, l’incompréhension, pour bien des raisons il peut nous arriver de faire des circonvolutions. Ainsi, dans les relations entre adultes, dans les copies, il est possible de trouver de ces phrases qui, pleines de détours, ne disent pas les choses. Plus exactement, elles pensent les signifier, mais de si loin, qu’elles en perdent toute compréhension. Ainsi, dans Un amour de Swann, de Proust, les tantes du narrateur remercient-elles Swann d’un envoi d’une caisse de vin d’une allusion si voilée que personne ne la saisit, ce qui leur vaut de passer, aux yeux de leur propre frère, pour deux personnes fort peu polies bien que d’un excellent milieu!

Il est donc parfois nécessaire de savoir aller droit au but, en dépit des risques que cela peut engendrer. Des phrases précises évitent la déperdition de sens et elles demeurent informatives et efficaces. Certes, mais quel plaisir aussi, que de jouer avec les mots et de les enchaîner au sein de phrases que l’on souhaiterait finement ouvrées. Las, pour y parvenir il faut être Proust ou bien un auteur de notre merveilleux XVIIème siècle français.

Fi donc des circonvolutions, allons au but, il parait qu’un bon article est un court article.

Dans Rue9, un bel article témoignant de la difficulté, en France, au XXIème siècle, à vivre sans se soucier des codes de la communauté. Le témoignage d’un jeune homme d’origine marocaine, amoureux d’une jeune noire. Ces Roméo et Juliette modernes sont contraints de cacher leur amour  parce que leurs communautés respectives les condamnent.

http://www.rue89.com/2011/09/22/tes-arabe-et-tu-sors-avec-une-noire-tas-pete-les-plombs-222733

Qu’en pensent mes chères zélèves ?

Le quotidien en ligne nous rappelle qu’au moment où Troy Davis a été exécuté, un autre condamné à mort venait de l’être, dans un autre état d’Amérique.

http://www.rue89.com/2011/09/22/cette-nuit-lawrence-brewer-a-aussi-ete-mis-a-mort-223175

Et Rue89 de rappeler que coupable (comme l’était le condamné mis à mort avant Troy Davis) ou innocent, nul ne “mérite” la mort pour châtiment. C’est la peine de mort, abolie en 1981 en France, qu’il faut combattre, au-delà du débat sur l’éventuelle innocence du dernier condamné exécuté.