la tranquilité et le repos, qui sont des biens que les plus puissants rois de la terre ne peuvent donner à ceux qui ne les savent prendre d’eux mêmes, disait un homme de Châtellerault, Descartes. En cela il tombait d’accord avec un rupificaldien, La Rochefoucauld, que j’aime beaucoup, lequel affirmait que ” quand on ne trouve pas son repos en soi même, il est inutile de le chercher ailleurs”.
Ainsi, chers zélèves et vous, ô lecteurs, songez que le temps de vacances qui s’ouvre à vous, certes inégalement, en cet été, pourrait être un temps de recherche de paix, de repos, mais de ce repos qui n’est pas seulement celui qu’il faut procurer à nos carcasses tremblantes (bon, pas pour tout le monde, question d’âge), usées par de longues veilles de travail ou de jeux vidéo, au choix, mais aussi à notre esprit. Pour cela point n’est besoin de chercher des paradis artificiels chers à nos grands poêtes, au contraire, c’est avec lucidité qu’il faut descendre en soi. Je ne sais s’il faut, pour cela, envisager le yoga ou le recours à quelque transe mystique que ce soit, ou bien encore à une toute proustienne introspection, mais, une seul certitude demeure, il nous faut plonger en nous, analyser nos émotions et sentiments objectivement, afin de pouvoir créer en nous la paix par l’acceptation de notre être.
Ici il me faut redire que je n’use d’aucune substance illicite lorsque je rédige mes articles, pas plus d’ailleurs que lorsque je n’en rédige pas d’ailleurs, mais que ce qui précède relève du simple bon sens.
Il faut faire des pauses dans nos vies virevoltantes et agitées, pressées et consuméristes. Il faut s’asseoir, prendre le temps de relire l’année écoulée, nos actions et nos inactions, sans culpabiliser, juste pour voir ou nous en sommes et veiller à nous améliorer pour l’an prochain. Relire nos vies comme on peut relire un journal intime, et cela procure un sentiment de paix, si, et seulement si, on accepte ce qui a été comme ne pouvant plus être modifié. Ruminer est une calamité, et pas seulement lorsqu’il s’agit de gomme à mâcher (on dit aussi chewing-gum).
Prenez donc le temps de vous reposer, de trouver en vous la paix qui vous donnera de pouvoir repartir, oh, dans quelques semaines à peine, dans ce qu’il convient de nommer une nouvelle année.