Le 31 mars, Nicolas Sarkozy est venu à Châtellerault pour parler de la crise. Les collégiens de George-Sand évoquent cette visite et les manifestations.
Sécurité XXL. Mardi 31, jour J, jamais on n’avait vu autant de forces de l’ordre à Châtellerault ! Les accès à certains lieux étaient bouclés par des barrages, vers le Chillou, en particulier. On se demande pourquoi le déplacement du président nécessitait autant de sécurité : croit-il qu’il n’est pas aimé de la population ? Peut-être les manifestations ont-elles montré qu’il n’était pas le bienvenu à Châtellerault…
Première manif pour un petit nombre d’entre nous, la première manifestation à laquelle nous avions assisté était celle qui avait été organisée en soutien à la Palestine lors de la guerre à Gaza. Pour d’autres, celle du 31 mars, aux côtés des syndicalistes, était une grande première.
“Autant de CRS, de barrages, pour un président que l’on ne voyait pas, c’était un peu de la provocation… “
“On n’a jamais vu Nicolas Sarkozy”
Beaucoup d’ambiance, des rires car les manifestants étaient venus protester contre la politique du gouvernement ; des chansons, parfois drôles, animaient le défilé… Premiers affrontements, beaucoup de bruit pour… rien.
Après la manifestation, des jeunes ont brûlé une poubelle, et jeté des cailloux, dans le feu de l’action… des œufs, des bouteilles de bière… Nous étions dans la manif, nous ne sommes pas allés au collège l’après-midi : il fallait contourner les barrages, passer par la Maronnerie, ça fait plus long…
Et puis, pour une fois qu’il se passait quelque chose à Châtellerault… Pour notre classe, il n’y avait pas cours ce mardi après-midi-là… Nous avons jugé que la présence d’autant de CRS, de barrages, pour un président que l’on ne voyait pas, c’était un peu de la provocation… On a apprécié ce mouvement dans la Plaine, mais on n’a jamais vu Nicolas Sarkozy… Cela faisait beaucoup pour… rien.
Un mot pour les CRS Ce n’était pas contre eux, la rage, même si on avoue avoir du mal à voir en eux l’homme, derrière la police en charge de la sécurité des citoyens : c’était une rage contre Nicolas Sarkozy, de la part des manifestants. Les CRS ont reçu des œufs en faisant leur métier : protéger un homme d’Etat, que peut-être eux-mêmes n’apprécient pas…
Les CRS ont fait pitié à certains d’entre nous, car ils ne méritaient pas cela. Si certains ont menacé des adolescents, ceux-ci les avaient provoqués. Nous, on a reçu des bombes lacrymogènes, sur les pieds, dans les yeux, ça brûle !!!
Nawal, Myriam, Astan, Fanta, Julie, Raby, Fatima, Léa, Audrey, Zakary, Okkacha, Charlotte, Amandine, Maïly, Amrane, Gisela, Kholoud, Jérôme, Ibrahim, Aynou, classede3e1.