Extrait de l’article paru dans Libération ce matin :
Sans note, en larmes et portant son voile noir et blanc, elle s’est élevée contre ces classes composées à «95% d’enfants d’origine maghrébine»dans les banlieues. «Ils ne peuvent pas avancer, s’intégrer, aimer la France. Pour aimer la France, il faut leur tendre la main, il faut la diversité, il faut la mixité», insiste celle qui milite depuis trois ans pour le dialogue culturel et interconfessionnel. «Mon fils est mort debout et je reste debout à chaque fois que je témoigne.»
Au problème «très grave» dans les écoles répond le «problème très très grave» dans les prisons. «Il y a des gens qui se convertissent. Il n’y a pas de règle dans les prisons. On dit les droits de l’homme, mais on doit faire des règles dans les prisons. Des règles pour le sport, pour les heures de télévision. Ce n’est pas le prisonnier qui commande. Les gens qui travaillent dans les prisons, ils souffrent, ils demandent de l’aide. On doit travailler, on doit aller vers l’autre.» Latifa Ibn Ziaten réclame aussi des moyens pour son association de lutte contre la radicalisation,«Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix». Son association intervient auprès des enfants, adolescents et jeunes adultes, de tous les milieux sociaux, notamment de détenus en milieu carcéral. Jamel Debbouze en est le parrain. Mais depuis trois ans, elle galère avec deux fonctionnaires et même pas de toilettes. «Si vous ne m’aidez pas, je perds mon courage», prévient-elle avant de promettre : «Je resterai toute ma vie à combattre. J’aime le Maroc, j’aime la France, c’est mon père et c’est ma mère. Je n’aime pas les séparer.»