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Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 10-07-2011

C’est assurément car je suis sans cesse convaincu du contraire que je me suis rendu au cinéma ce jour. Peut-être aussi car ce film léger devait me procurer un heureux dérivatif, à moins que ce ne soit en raison du lien, ténu, qui existait avec le monde de l’enseignement. Peu importe, je m’y suis rendu, certain que dans la vie tant de choses ne peuvent être, car il est trop tard. C’est vrai, c’est angoissant, cette notion du temps qui passe, cette réalité du temps qui s’écoule, cette certitude qu’après l’heure ce n’est plus l’heure, que hier encore, non, avant hier j’avais 20 ans etc. Un film, une bleuette d’outre-Atlantique pouvait-elle faire disparaître, ne fut-ce qu’un temps, mes névrotiques et proustiennes angoisses temporelles?

Eh bien non, ce n’est pas encore le bon film. L’ensemble est cousu de fil blanc, on peut anticiper sur à peu près tout dans le film et il n’y a aucune réflexion sur le temps qui passe et le côté inéluctable de la vieillesse et de la déchéance, physique ou intellectuelle.

En revanche, Julia Roberts a toujours d’aussi belles jambes, ce qui n’est pas le cas de ses mains, c’est pourquoi on ne les voit que deux fois, à la différence desdites jambes. Tom Hanks parvint toujours à mettre de l’émotion et de la candeur dans son jeu, deux seconds rôles sont intéressants et dans l’ensemble, il y a de l’humour.

C’est donc un agréable moment de détente qui, je cite un jeune critique,  “ne fait pas mal à la tête” et procure un bon moment de fraicheur, de douceur, de rêve aussi, partagé par tous les âges, puisque le public était assez nombreux et fort varié.

 Nous voudrions, je pense, tous pouvoir nous dire qu’il n’est jamais trop tard. Nous savons tout autant que cela n’est qu’illusion. Mieux vaut donc dire, faire les choses lorsqu’on le peut, surtout si c’est pour faire le bien ou dire aux personnes qu’on les aime, sans quoi, à l’instar de la Rose du Petit prince, on finit par dire: “adieu et tâche d’être heureux, on est tellement bête à vouloir cacher tous ses sentiments, voilà que tu pars, j’aurais dû te dire depuis si longtemps que je t’aime tant”.

A méditer, à vivre et pratiquer, puisse l’été permettre de renouer des liens et de se retrouver, en famille ou entre amis. C’est d’ailleurs pour cela que votre serviteur pourrait bien se trouver un peu moins présent sur les pages du Torchon.