Juil
17
Classé dans (Le Torchon en vacances) par la Vieille Garde le 17-07-2011

http://www.youtube.com/watch?v=sYO2NPOHf0w

 

Hier, toujours en raison de la présence d’une amie et des chevaux moteurs qui l’accompagnent, il me fut possible de présenter à la propriétaire de ladite voiture automobile quelques éléments culturels de notre patrimoine local. Tout débuta avec Angle sur l’Anglin, ses châteaux, ses falaises, qui n’ont plus de secrets pour les participants d’école ouverte ou quelques membres du collège qui s’adonnent au plaisir de l’escalade. De plus, hier, les rues s’étaient peuplées d’artisans qui se voulaient en lien avec l’époque médiévale, je cherche encore.

Ce fut ensuite Saint Savin sur Gartempe, abbaye romane classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, un des premiers monuments de France classé sur la liste de monuments historiques par Prosper Mérimée, le plus vaste ensemble de fresques romanes en France. La dernière scénographie mise en place et la qualité de la dernière tranche de restauration, achevée en 2008, sont remarquables. De là, nous nous rendîmes en une autre abbaye, celle de Notre-Dame de Fontgombault, où vivent et prient toujours près de 60 moines bénédictins. Nous assistâmes à un office: vêpres. Les offices sont tous récités en plain-chant, que l’on nomme plus souvent chant grégorien, dont vous avez ci-dessus un extrait. La notation musicale est effectuée grâce aux neumes, ces signes sont encore utilisés par les moines, alors que nous sommes habitués aux portées de 5 lignes et aux clefs, de sol par exemple.

 

Point n’est besoin d’être moine ou croyant pour apprécier la qualité toute particulière de ces psalmodies. Sortis de la paix qui règne sous ces voutes, nous prîmes le chemin du retour pour regagner cette bonne ville de Châtellerault et, bénéficiant de la munificence des édiles nous nous rendîmes le soir même à un concert de Manau. La personne qui conduit la voiture espérait retrouver ses lointains 20 ans…, elle a mon âge. Nous nous sommes donc retrouvés au milieu d’une foule cosmopolite, y compris quant aux âges. Me bouchant des 2 mains les oreilles, je me suis de la sorte dispensé de la gestuelle requise en ce genre de manifestation. Le chanteur en revanche n’a pas lésiné sur ladite gestuelle de rapeur. Pour les moins de 20 ans, ce chanteur et son groupe existent depuis 13 ans et produisent du rap breton, oui, cela existe manifestement et mon amie qui affectionnait ce groupe en sa prime jeunesse eut la déception de ne retrouver que trop peu d’anciens titres, tel le célèbre “tribu de Dana” ou bien le “j’entends le loup”.

Si le plain-chant procure une harmonie grâce à sa symphonie, au sens étymologique, lorsque les voix se montrent attentives les unes aux autres, le concert du soir ne dégagea que des décibels et une cadence binaire appuyée sur les basses. Si les textes se voulaient réflexif, parfois, j’y trouvai aussi parfois une pointe appuyée de sexisme et des approximations historiques. En outre, il parait que le son rendu était médiocre et mon incompétence dans le domaine m’oblige à conserver une objective réserve. Cependant, et en dépit de la pluie à la fin dudit concert, les près de 2500 personnes présentes semblent avoir pris un certain plaisir au cours de cette représentation qui demeure pour moi un moment non d’anthologie mais d’ethnologie.