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Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 30-09-2011

Pour les physiciens, tout cela n’est qu’une affaire de liquéfaction. En revanche, pour les censeurs ou les politiciens, les moralistes et les gardiens du temple, ce mot résonne avec de terribels accents apocalyptiques.

La déliquescence de la société, corollaire de celle des moeurs, ne peut que préfigurer de tristeslendemains ou expliquer l’effrayant aujourd’hui. Ce qui est amusant, pour les historiens, c’est de noter que les tablettes d’argile d’il y a 4000 ans, que les textes grecs d’ils y a 2500 ans, que Charlemagne, que le duc de Saint Simon, que de sympathiques vieillards contemporains, ne cessent de mettre en avant cette déliquescence de la société et des moeurs, c’est-à-dire cette décadence complète et cette perte de repères et de valeurs de notre société. Là où la chose vous concernent, chers zélèves, c’est que les jeunes sont, à toutes les époques, les artisans de cette situation où se retrouvent toujours les mêmes critiques, lesquelles s’accordent sur un point ” les jeunes ne respectent plus rien et ne respectent plus les anciens”.

En ce cas, à force d’entendre que “avant c’était mieux”, on en vient à bâtir le mythe de l’âge d’or. Plus encore, si ce triste constat s’établit de génération en génération, cela ne s’expliquerait-il pas par le fait qu’un jour, on ne peut que leur souhaiter, les jeunes deviennent vieux et aspirent à bénéficier d’un peu de respect, de considération, oubliant, comme le disait si bien le Petit Prince, que “toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants mais que très peu d’entre elles s’en souviennent”, finissant ainsi par reprocher à ceux qui sont jeunes, l’attitude qu’eux-mêmes avaient, un demi siècle avant. Cruel jeu de la mémoire.