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Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 16-03-2013

Les esprits chagrin diront que tout cela est du déjà vu. Oui et non. En outre, c’est, pour moi, précisément car c’est du déjà vu que j’y retourne. J’aime le couple Bacri/Jaoui et leurs films comme d’autres aiment revoir les mêmes équipes de foot refaire année après année les mêmes matchs ou d’autres encore regarder les mêmes émissions de télé réalité et ces variétés qui ne varient pas.Chacun voyant midi à sa porte, ne critiquons pas les plaisirs d’autrui et gageons que si certains savent exposer avec brio pourquoi pousser une balle dans un filet est une pure merveille à regarder ils laisseront le plaisir aux autres de savourer ce qui  semble être aux premiers une éternelle redite mais ne l’est pas du tout.

Alors, oui, le film et ses acteurs sont attendus, ils le savent, ils en jouent, mais on a plaisir à les trouver là où on les attend, exactement comme les enfants ont plaisir à avoir peur quand, à 2 ans, on leur fait “bouh”. On sait un peu ce qui va arriver mais il y a toujours ce côté plaisant de la réplique qui fait mouche et provoque sourire ou hilarité et, pour attendu qu’il soit, le film n’en regorge pas moins d’imprévus.

J’avoue être friand de ces piques que ce couple mythique nous concocte et nous balance à chaque fois, en pleine face, Bacri est comme on l’aime, ou déteste, hypocondriaque, désagréable, odieux même et pourtant touchant. Jaoui, plus contradictoire que jamais, plus fragile et déjantée que le commun des mortels. L’histoire en elle même, truffée de références à de multiples contes est un jeu de piste qui fait de nous de petits Poucets à la recherche de leurs propres émotions, souvenirs, contradictions ou peurs. Surtout, me concernant, entendre Bacri me donne à croire que je suis un parangon d’amabilité et que je suis en très bonne santé, alors qu’écouter Jaoui me permet de me dire que, finalement, je suis très équilibré et que ma vie est d’une parfaite limpidité, ce genre de piqure de rappel est très profitable!

Rien d’extraordinaire au final, un bon opus de ce que le tandem est capable de produire, quelques perles dans les répliques, une belle bande son, un seul regret, tout tourne autour d’une date et c’est le 14 mars, même pas le 15…