Chers zélèves,

Cela vous dit quelque chose, la notion, encore nouvelle, de “printemps arabe” ? Des citoyens sont morts pour défendre leurs libertés et renverser un régime dictatorial. En Syrie, les civils continuent de mourir sous les coups du dictateur. C’est sérieux, le printemps arabe, c’est tragique.

Je lis dans ma revue de presse que les membres de collectifs opposés à la loi du mariage pour tous, mariage entre personnes de même sexe, ont détourné l’expression “printemps arabe” (elle-même détournant l’expression “printemps des peuples”, allusion aux révoltes populaires de 1848 en Europe) et baptisé leurs manifestations contre la loi “printemps français”. Le Monde publie les affiches composées par ces collectifs : on compare les manifestations dans les pays arabes aux manifestations des opposants au mariage pour tous, on appelle le président de la République à “écouter son peuple”.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/03/25/quand-une-partie-de-la-manif-pour-tous-voulait-occuper-les-champs-elysees_1853601_3224.html

On va jusqu’à comparer, dans les rangs des manifestants, cette manifestation à celles de mai 68 : félicitons-nous d’avoir choisi ce sujet (mai 68) pour support à l’épreuve d’Histoire des arts : cela nous permettra de réexpliquer ce que fut ce mois de mai 68, et quelles causes sociales furent défendues par une partie du peuple. La seule comparaison qui puisse être faite est la suivante : une partie du peuple conteste un projet de société.

Voici un an à peine, les français ont voté et élu un président de la République sur un projet politique. Aujourd’hui, ceux qui contestent la loi permettant aux homosexuels de se marier sont dans la rue : observez, chers zélèves, leurs revendications, leurs slogans, leurs méthodes. Observez et, si vous le voulez, réagissez. Du haut de vos 15 ans, que pensez-vous de tout cela ? Nous avons évoqué le sujet au premier trimestre, il semblerait que l’actualité nous donne à approfondir le sujet de réflexion : quelle société souhaitez-vous pour vous-mêmes et vos enfants ?

Sur Rue89, un journaliste évoque un discours lu par des manifestants à la suite de cette manifestation qui, lors d’un débordement, a été stoppée par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogènes. Dans ce discours, on compare les CRS (le slogan “SS” revient, étrangement, on l’entend dans la vidéo ci-dessus) aux “escadrons de la mort” (référence aux dictatures réprimant les oppositions dans le sang), et on ose la comparaison avec le gazage des enfants juifs et tziganes par les nazis : il faut lire ce discours pour le croire… Les mots, chers zélèves, doivent être pesés, mesurés, avant d’être imprimés sur papier… Ils ont un sens.

http://www.rue89.com/2013/03/27/les-escadrons-mort-valls-boutin-renie-discours-240931

Voici un article rédigé par Pedro (qui n’a pas accès à sa cession sur ce blog -mystère- et compose, à l’ancienne, sur papier). 

Les habitants d’un pays (un pays quelconque) se laissent facilement embobiner par la propagande des politiques. On n’ose pas vraiment entrer dans le sujet quand il s’agit de dictature : on est semblable à des moutons de Panurge : on obéit sans réfléchir aux conséquences.

Ce que le parti nazi a provoqué pendant la guerre 39-45 est catastrophique, mais surtout inoubliable. Dans cette guerre, les goulags de Staline ont causé plus de morts que les nazis en moins de temps  (si on peut se permettre la comparaison…).  J’ai pris cet exemple pour évoquer la méconnaissance de la cause de la part du peuple allemand qui s’est fait piéger et a donné sa vie à un imposteur, Adolf Hitler : ce dernier les a conduits à la mort.

On trouve de nos jours des individus et des idées antisémites : le phénomène Mohamed Merrah. Ce dernier se revendique d’Al Quaïda, organisation de terroristes  qui se battent au nom de l’Islam mais font du mal autour d’eux. Leur idéologie est complètement à l’opposée de la religion musulmane et, pour ma part, il est hors de question de laisser agir ces idées malfaisantes. Il faut au contraire transmettre les témoignages d’Ida Grinspan, de Roland Gaillon, des gens touchés par la Shoah. Je suis reconnaissant à Roland Gaillon de nous avoir raconté son histoire.

Cela nous instruit et nous cultive, il est indispensable pour nous et les générations à venir de ne pas oublier ce que le monde a vécu. Notre devoir, à présent, est de ne pas oublier de tels évènements et de transmettre cela aux générations à venir pour que des catastrophes de ce genre n’existent plus.

Pedro.