On m’accordera que cette lettre ne pouvait pas s’orienter vers un autre personnage que Xénophon. Les 6è, vous êtes là Servane, les 6è, donc, le connaissent, enfin, disons qu’ils ont entendu parler de lui et lu quelques lignes de ce dernier, mais cela n’allait pas plus loin, en cours, fort heureusement, le Torchon, complète cela.
Ce cher Xénophon fut un élève de Socrate, vous en entendrez beaucoup parler en cours de philosophie, au lycée, dont il se fit le porte-parole et ses écrits à ce propos, dont l’apologie de Socrate, laissent bien à entendre à quel point il aima son maître. il s’essaya à plusieurs genres, ainsi, L’économique nous explique comment il convenait de gérer une propriété agricole à son époque, son goût pour les questions techniques se retrouve aussi avec ses traités comme la chasse ou de l’équitation, mais ce qui captive le plus l’historien, ce sont ses récits de nature militaire.
Il faut en effet préciser que notre homme, hostile à la démocratie, s’engagea comme mercenaire, afin de combattre aux côtés de Cyrus contre son frère Artaxerxès II, roi de Perse. Suite à une défaite, il organisa le retour des Grecs chez eux, 13 000 hommes environs, on parle des Dix Mille et le récit qui nous en fut fait est l’Anabase. Ce texte, témoignage authentique, fait de Xénophon un continuateur de Thucydide, le père de l’Histoire, mesurez donc à quel point il est important! Dans un genre un peu différent, puisque le récit est plus nuancé, bien qu’appuyé sur des faits exacts, on lui doit la Cyropédie, récit de la vie de Cyrus le Grand.
En somme, un auteur qui pourrait être complet s’il n’était pas, malgré tout, d’une qualité inférieure à celle de ceux qu’il tenta d’imiter. Reconnaissons lui cependant le mérite d’avoir poursuivi le développement d’une méthode qui, à ce jour encore, est celle utilisée en Histoire, laquelle, inlassablement, poursuit la recherche de ce qui fut, ce qui n’est pas fatalement d’ailleurs, l’expression de ce qui est défini, actuellement, comme vérité, Pascal nous l’a bien confirmé, “vérité en deça des Pyrénées, erreur au delà”.