“M’en veux pas si j’te brise le cœur, j’te fais souffrir. J’suis un mec à meufs parce que j’suis un mec à meufs. T’enflamme pas si j’te couvre de fleurs, j’te fais sourire. J’suis un mec à meufs, parce que j’suis un mec à meufs…”
Vous l’aurez sûrement reconnu, c’est le refrain de la chanson de Sultan, un jeune rappeur.
En écoutant cette chanson, on avait le sourire aux lèvres car elle reprend au second degré un fait de société.
Alors, les mecs à meufs existent-t-ils vraiment?
Nous avons interrogé les filles de l’option média.
Fanny : “Oui, je ne l’ai pas vécu personnellement mais une amie à moi s’est fait tromper et lors de la rupture, le garçon s’en moquait royalement.”
Salimatou, elle, n’as vu ces situations qu’à la télé.
Un garçon a joué avec Anissa et Halima lors du voyage scolaire en Espagne.
Amandine et Eden : “Oui (un oui qui est sorti du cœur ! ). Au début de la relation, tu crois à tout ce qu’il te dit, ensuite, il te dit que c’est compliqué, qu’il ne supporte plus les critiques, cela signifie la rupture mais le lendemain il est avec une nouvelle petite amie. Il fait pareil avec toutes les filles en envoyant les mêmes SMS comme “je t’aime”, “tu es la seule”. Ce sont des “gamins”, sortir avec des filles c’est un concours entre copains, celui qui en comptabilise le plus est le gagnant.”
Et les meufs à mecs, alors? Pourquoi, quand on parle d’une fille qui sort avec plusieurs garçons, c’est toujours péjoratif, elle est toujours une fille facile ? On pense que ça passe mieux avec les garçons qu’avec les filles car les filles, c’est censé être sain et parfait. Comme le dit Mme Dibot, c’est culturel, un homme est toujours fier de son tableau de chasse. Il y a une femme pour la vie et celle pour la nuit. La tirade de Don Juan de Molière reprend parfaitement cette idée.
DON JUAN, Molière : tirade sur l’inconstance en amour :
DON JUAN. – Quoi ? tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle, de s’ensevelir pour toujours dans une passion, et d’être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! Non, non : la constance n’est bonne que pour des ridicules ; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l’avantage d’être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J’ai beau être engagé, l’amour que j’ai pour une belle n’engage point mon âme à faire injustice aux autres ; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu’il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d’aimable ; et dès qu’un beau visage me le demande, si j’en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l’amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d’une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu’on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l’innocente pudeur d’une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu’elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu’on en est maître une fois, il n’y a plus rien à dire ni rien à souhaiter ; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d’un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d’une conquête à faire. Enfin il n’est rien de si doux que de triompher de la résistance d’une belle personne, et j’ai sur ce sujet l’ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de mes désirs : je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eût d’autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.
Ne dit-on pas, pour un homme volage “un Don Juan” ?
Laissons la parole aux garçons, êtes-vous vraiment des mecs à meufs ?
Nawel et Messaouda