Rien qu’un sourire, c’est gratuit.
La population française est de 66,03 millions pour 3,5 millions de mal logés ou sans abri, 10 millions en crise de logement, 120 milles expulsion pour non payement. En dix ans, le nombre de sans abris a doublé.
Lors d’un matin assez frisquet, je fis la “rencontre” d’une Femme nommée Valou, une sans abris de Châtellerault. N’ayant pas l’envie de rentrer chez moi, je lui ai donc offert un petit déjeuner et ai pris un instant pour lui parler.
Valou a 52 ans, cela fait bientôt cinq longues années qu’elle fait la manche dans les rues de Châtellerault. Elle est plutôt connue dans le boulevard Blossac, elle se situe souvent près du Brazza.
Elle me raconta qu’à certaines périodes, des “soit disant SDF débarquent”, en leur piquant leurs places habituelles pour y demander de l’argent. Ils sont violent et viennent d’un réseau, le soir quand il n’y a plus personne dans les rues, ils se lèvent et partent rejoindre des voitures qui les attendent. Valou est donc obligée de se déplacer de sa place habituelle, et gagne beaucoup moins d’argent.
Le peu d’argent qu’elle gagne sert à lui acheter un minimum de nourriture et payer son loyer. Elle vit dans une maison avec un autre sans abri, Patoch.
Vous savez, ces personnes sont comme nous, tout le monde peut être touché par la pauvreté et se retrouver à la rue. Même si vous n’avez pas d’argent, un simple sourire réchauffe un coeur délaissé et triste. Arrêtez de les prendre de haut, de les ignorer. Un geste de la tête, un sourire, une caresse à leurs animaux (avec autorisation du propriétaire), une petite conversation, de quoi leur montrer qu’on s’intéresse à eux, qu’ils sont humains comme chacun d’entre nous.
Les cinéphiles ne manqueront pas de me pardonner ce pâle ersatz d’une phrase qui revient souvent dans le célèbre “out of africa”: j’avais une ferme en Afrique. Cette adaptation, au cinéma, du très célèbre roman de la baronne Blixen “la ferme Africaine” eut un grand succès, porté par Meryl Strepp et Robert Redford. Ce n’est cependant pas l’oeuvre que je préfère, de ladite baronne, j’affectionne bien plus “le festin de Babette” lui aussi admirablement adapté au cinéma, avec une manière filmer qui fait penser, à chaque plan, à des tableaux de la grande époque flamande.
Mais je m’égare, ce qui, d’ailleurs, aux dires d’Oscar Wilde, est le propre des sentiments et leur principal intérêt. Cela tombe à pique, comme l’eut dit un grand rapeur Français (oui, je connais des rapeurs) puisque je souhaite poursuivre dans la veine sentimentalo-affective ouverte il y a peu.
Le jardin, dans la pensée, dans nos expressions, dans les cultures mondiales, est toujours un lieu essentiel, de beauté, de promenade, de réflexion, de production. Que l’on pense à l’hortus deliciarum, au jardin à la française où tout n’est qu’ordre et beauté, pour reprendre Baudelaire, aux merveilleux jardins asiatiques si propices à la méditation, au jardin des simples de nos monastères médiévaux, etc.
Le jardin est ce lieu où l’homme, en s’humiliant, se penchant sur l’humus nourricier, s’élève. La marquise de Sévigné disait qu’il n’y avait rien de plus beau que de faner (pas de se faner!) je suis assez proche de cette idée à cela près que je considère que ce soit le jardinage qui soit la plus belle chose. Avant de disparaitre des écrans radar du collège j’avais eu l’occasion d’évoquer en cours devant quelques classes le documentaire “demain” qui mettait en avant de nombreuses expériences à travers le monde qui révélaient que le jardinage permettait, sur de petites surfaces, d’avoir, par un travail manuel, patient et régulier des productions plus importantes, plus respectueuses, de plus grande qualité, que dans l’agriculture conventionnelle. Allant jusqu’à affirmer, et c’est prouvé scientifiquement (summi fastiguii vocabulum) que l’agriculture bio et le jardinage pourraient nourrir 9 milliards de personnes, l’agriculture conventionnelle, peut être pas.
Bref, qui n’a pas jardiné ne connait pas le bonheur de vivre, et ce n’est pas le grand Talleyrand qui me reprochera de la plagier ainsi. Je conseille, et le corps médical aussi, à tous ceux qui souffrent d’angoisses ou de stress, de douleurs articulaires ou lombaires etc, de s’octroyer le bonheur de quelques travaux agrestes sur un lopin de terre. Se pencher sur des graines, des pousses, des fleurs ou des légumes, la faune qui s’y développe, les adventices qui squattent le terrain, tout cela est une source d’apaisement qu’il me tarde de retrouver et que je souhaite à tous de découvrir.
A ce propos, n’étant plus trop en capacité de m’occuper de mon jardin, pour le moment, je désirais savoir si l’on ne pouvait ouvrir un chantier de jeunesse ou bien transformer les TIG du collège en une forme de corvée, les 5è pourraient expérimenter la rigueur de la seigneurie banale de la sorte, ce serait pédagogique, afin que l’entretien dudit jardin soit assuré. Nous partagerions le travail: je donne les consignes, les punis travaillent. je décide, ils exécutent. Cela sonne un peu comme un rapport président/ministre, mais il n’en est rien.