Juin
06

Comme dit mon ami François, froid et revêche, c’est bien connu: “la frite c’est la fête, le gras c’est la vie”. Bien, certes, mais si je regarde les taux de mortalité dans le Nord, je ne suis pas persuadé que l’argument santé tienne la route, en revanche, pour tout ce qui est festivités, vous pouvez avoir confiance, les Nordistes savent faire la fête. J’ai plusieurs mariages d’anciens à mon actif et, croyez moi, ce n’est pas la peine de penser, ou espérer pouvoir dormir dans de telles occasions. Comme pour tous les mariages? Je ne sais pas…

Et quels plats peut-on trouver en de telles occasions, ou d’autre,  dans les restaurants, ou les baraques à frites du Nord?

En raison de la situation géographique du Nord et du site de Fourmies, la cuisine et la gastronomie sont influencées par divers autres pays et régions, en premier lieu la proche Belgique. Fourmies se trouve ainsi, nous le savons, à la frontière belge, non loin de Chimay, célèbre pour sa bière et son fromage, on pourrait aussi citer le château et l’église mais…

Puisque nous en sommes au fromage, il y a le Maroilles, un carré orange fort odorant qui doit être entamé en biais, le Vieux-Lille et la boulette d’Avesnes. Ah, la boulette, un élève eut l’idée de m’en apporter une en cours, original, essayez! (c’est la photographie) Vous pouvez essayer aussi l’omelette au maroilles, mais, ne sortez pas après.Afficher l'image d'origine

Si vous vous rendez à Lille début septembre, vous n’échapperez pas  à la braderie et à ses tonnes de moules et de frites.

Si l’aventure ‘baraque à frites’ vous tente, là, le choix est large, pensez  à la frite fricadelle, ou à l’américain, et, car elles le valent bien, redemandez une portion de frites en plus.

J’ai souvenir d’une visite, avec des terminales, d’une distillerie de genièvre, je n’en ai pas bu, mais, les vapeurs qui se dégageaient suffirent à me rendre quelque peu pompettes je l’avoue. Je ne savais pas que mes lycéens, à la descente affirmée, pouvaient endurer cela facilement alors que moi, abreuvé de lait de chèvre, je frisais le coma éthylique à simplement déambuler entre les alambics. Toujours est-il que le retour en bus fut… hilare.

Pour ceux qui aiment le chocolat, faites un tour en Belgique, un régal, si vous aimez terminer le repas par un café, idem. Le Nord a, de son côté développé la chicorée, ersatz de café, produit à partir de racines d’endives, (pardon, de chicons, tiens , on continue le vocabulaire aussi). Ce n’est pas ce que je préfère. Si vous avez la bouche sucrée, vous pouvez penser à la confiture de pissenlit, à la confiture de lait, à la tarte au sucre, au libouli (lait bouilli), à la coquille de noël qui est une brioche en forme de couffin que l’on destine plus aux garçons.

Et puis, on pourrait parler de la carbonnade flamande du potjevleesch, ce qui nous conduirait fort loin. Dans tous les cas de figure, vous trouverez des éclaircissements et des recettes sur internet, peut être Florian pourrait-il envisager de cuisiner cela chez lui? Ce serait du dépaysement. Mais avant, il y a le brevet à passer et à réussir.

Dépaysement, c’est bien le mot, lorsque l’on se rend dans le Nord. Les quelques articles publiés ces derniers temps l’auront, je l’espère, fait comprendre, mais, plus encore, j’eus souhaité qu’ils vous donnassent l’envie de vous rendre in situ, afin de voir, de ressentir, de goûter, tout ce que ce département, et plus encore ce petit coin de Fourmies, peut avoir, en dépit de tous ses soucis, comme atouts et attraits. Retourner à Fourmies, pour moi, c’est une cure de jouvence, c’est l’alpha de ma carrière, ce sont de bons moments assurés, quel que soit le temps, ce sont des personnes agréables quel que soit l’état du pays, ce sont des plats et des boissons qui conservent, pour moi, un caractère d’exotisme, c’est, tout simplement, un merveilleux moment de vie. A toutes celles et ceux qui le rendent possible, depuis des années, je dis merci.