C’est une phrase de John Paul Lepers, journaliste professionnel, que vous pouvez retrouver sur “La télé libre” (en lien sur ce blog). http://latelelibre.fr/

Je me permets cette citation pour recadrer le débat auprès des zélèves qui, hier,  aux assises du Journalisme, se sont à mon grand dam, égarés dans les méandres du conformisme et de l’auto-censure…

Cette après-midi débat entre journalistes jeunes a été, croyez-le, une épreuve pour les animateurs de votre option media : que d’inepties entendues sur cette scène où, ayant choisi une position à défendre, vous n’avez pas sur vous exprimer ! Vous avez laissé d’autres parler à votre place et ce qu’on a, de la salle, entendu, était…. contraire à la ligne éditoriale de votre Torchon…

Alors, recadrons les choses ensemble : oui, vous avez le droit (le devoir, même !) d’exprimer votre opinion personnelle dans vos articles. Oui, vous avez le droit d’aborder tous les sujets : y compris les sujets les plus difficiles, comme la politique, la religion, la sexualité : qui l’interdit ?

Entendre dire sur cette scène hier, par des adolescents que “la réputation du journal souffrirait qu’on parle de drogue puisque c’est illégal” fait frémir : quelle auto-censure ! A votre âge ! Ce manque d’effronterie, de fantaisie, de volonté de se saisir de la liberté de s’exprimer !

En vous inscrivant dans cette option, vous avez signé le droit de vous exprimer dans les colonnes du Torchon : relisez-le. Depuis deux ans, vos prédécesseurs y ont écrit avec le coeur et les tripes : c’est ce que j’ai reprécisé hier. Vous-mêmes, en écrivant sur le film islamophobe et les caricatures publiées par Charlie Hebdo, avez composé des articles engagés : pourquoi ne pas l’avoir expliqué hier, quand on vous a posé la question : “pensez-vous qu’un journaliste jeune puisse exprimer son opinion personnelle dans un article ?”

On vous attendait dans ce débat, vous n’avez pas pris la parole : une prochaine fois ? Quand vous aurez réalisé que la parole ne vous sera pas toujours donnée… Saisissez-vous de cet espace d’expression qu’est votre Torchon : si on n’écrit pas avec du sirop, on écrit toujours dans la douleur. Justement parce qu’écrire vraiment, ce n’est pas un acte de simple transmission de l’information.

Le Torchon n’est pas -et ne sera pas -un journal  destiné à informer les zélèves de George Sand des menus de la cantine et des dates des voyages scolaires. Alors, à vos claviers, à vos méninges : réfléchissez, analysez, informez-vous (et pas sur facebook, Océane, mais en naviguant sur les liens proposés dans ce Torchon), posez des questions, et écrivez…

Pour conclure sur une note plus légère : ce Torchon n’étant lu par personne (à part “Christelle” et la maman d’Emile, que l’on remercie chaleureusement au passage !!!), n’hésitez pas à écrire sans prendre en compte votre lectorat ! Quand vos improbables lecteurs seront choqués (intéressés, déstabilisés) par vos articles, croyez-moi, ils sauront réagir et utiliser leur droit de réponse.

C’est déjà arrivé les années passées, le lectorat de Pink Paillettes, par exemple, a réagi à certains articles : quand on arrive à cet échange avec les lecteurs on a gagné.