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Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 14-10-2012

Le film de ce soir est de Resnais, 90 ans. Il me fit penser par certains aspects à ce film de Rohmer, l’anglaise et le duc.

Ce sont en effet deux films qui franchissent assez joyeusement la frontière entre théâtre et cinéma. Ce soir, ce fut en effet véritablement du théâtre que j’eus l’occasion  de voir et, disons-le, avec une délectation certaine. Il faut dire que Resnais sait s’entourer de ses acteurs fétiche, que j’affectionne moi aussi particulièrement, mais, un peu moins que ceux du film de demain, et que ces derniers ne déçoivent jamais. De plus, il s’agissait en grande partie, de la pièce Eurydice, d’Anouilh, là aussi une valeur sûre. L’ Antiquité et ses drames, ici Orphée et Eurydice, permet toujours des moments de retour sur soi et de réflexion, avec, ici, des textes brillants, tout aussi brillamment servis. Je doute que cela puisse jamais plaire aux zélèves, cet exercice de style, de yo-yo, est bien mené et réussi, mais je crains qu’il ne provoque qu’ennui et lassitude dans de jeunes esprits plus enclins au mouvement qu’à la réflexion. Cependant, que de choses auraient ici à puiser nos amoureux de 15 ans persuadés de redécouvrir toujours le sens de l’Amour et de ses ravages. Il demeure dans ces textes une forme d’éternité qui me plait toujours beaucoup, ils évoquent les sentiments les plus hauts dans ce qu’ils ont parfois de plus bas et font confiner l’amour de la vie aux ravages inéluctables de la mort. Toujours on se trouve sur ce chemin de crête entre eros et thanatos, toujours on se trouve confronté à ce que l’on croit si bien connaître, la vie, nos vies, pour se rendre compte qu’il y a malgré tout encore des choses à découvrir. Rien que pour cela, c’est un film à voir, car vous n’en avez encore rien vu.