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Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Agnès Dibot le 16-10-2013

Longtemps, j’ai haï les dimanches : ces interminables journées s’étirant mollement, avec une lenteur effarante, entre le café-croissant de l’aube (eh oui, quand on se lève à 5 heures en semaine, l’horloge biologique nous réveille à 5 heures le dimanche itou) et le journal télévisé de Laurent Delahousse (Ouf : il met une cravate pour le 20 heures, parce que, pour présenter le 13  heures, il ne la porte pas : Laurent Delahousse est un excellent indicateur de la conception du dimanche, jour chômé), en passant par le repas en famille et la promenade digestive en forêt, ces interminables journées, disais-je, m’ont pendant des années été douloureuses. Une torture : adolescente, le néant s’ouvrait devant moi chaque dimanche matin. Une ville déserte, sans animation : impossible de CONSOMMER ! Mais, avec le recul, c’étaient des journées douces nécessaires à l’épanouissement. S’ennuyer aide à grandir. C’étaient de longs dimanches de lecture ou d’écriture !

Plus tard, à l’âge adulte, les dimanches se sont mués en longues journées de corrections de copies, de préparations de cours pour ces chères têtes pas si blondes… Aujourd’hui, les dimanches sont un espace de pause, de respiration : 24 heures de farniente (il suffit de corriger ses copies le mercredi après-midi, et le tour est joué !), 24 heures offertes à l’esprit et au corps pour un repos bien mérité : avec le temps, ces deux-là ont un réel besoin d’être choyés. Avant le rush du lundi matin. Disparu, le blues du dimanche soir : il suffit, pour apprécier le dimanche, d’être en bonne compagnie, et de profiter du bonheur de ces heures sans obligation de rendement. “C’est dimanche” : on prend le temps de vivre.

Non ?