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Classé dans (L'actualité au collège) par la Vieille Garde le 07-05-2011

Afin de faire suite aux voyages qui eurent lieu vers la riante Espagne et la rigoureuse Allemagne,  voici qu’un groupe de près de 50 élèves est aux portes du départ vers la perfide Albion. Je n’ai naturellement rien, ou presque, à l’encontre de nos meilleurs ennemis, de ces messieurs les Anglais que nous laissâmes nous tirer dessus en premier lors d’un sursaut d’honneur au XVIIème siècle.

Quelle chose curieuse que d’être Anglais, comment peut-on être Anglais? Que monsieur de Montesquieu me pardonne le pâle plagiat de ses splendides lettres persannes, avouez cependant que ces gens d’outre Manche sont assurément bien curieux.

Tout avait malgré tout si bien commencé pour eux, lorsqu’ils devinrent la première colonie française, suite à la victoire d’un Normand, en 1066, à la bataille d’Hastings (site dont je sais qu’il sera vu par les zélèves) qui devint ensuite roi d’Angleterre.

Tout continua fort bien jusqu’au XII ème siècle finissant, ils parlaient français. Las, un élan nationaliste mal placé les fit passer à ce que l’on nomme l’anglais. Il n’en demeure pas moins que la devise du royaume et celle de leur plus haut ordre de chevalerie sont écrites en français, tous les fans de mariages royaux, rassemblés devant leurs écrans il y a peu, ne le manquèrent pas .

Tout se poursuivait à merveille, ils adoraient nos jeux qu’ils nous transformaient et renvoyaient, que l’on pense au jeu de paume devenu tennis, qui sait que le tennis est français?  Ils érigeaient en principe leur incapacité à domestiquer la nature et faisaient du délicieux fouillis que l’on nomme jardin anglais le rival de nos merveilleux jardins à la française, là où tout n’est qu’ordre et beauté (je censure volontairement mon Baudelaire à une partie de vers).

Là où les choses se gâtèrent nettement, ce fut avec la cuisine. Certes, ils ont le boeuf depuis le XVIIIème siècle en abondance, d’où un de leurs sobriquets, mais, pour le reste…, les dîners de mariages royaux sont des buffets ! On comprend pourquoi c’est le repas à la française qui est patrimoine mondial immatériel de l’humanité !

Qu’il me soit enfin permis de clore ces quelques lignes, qui abondent en clichés et en mauvaise foi, en disant qu’en dépit de nos guerres, de nos haines, de nos différences, de nos incompréhensions permanentes, nous entretenons, avec le Royaume-Uni, comme avec l’Allmemagne, depuis la mise en place de l’Europe, des relations parfois tendues, mais que nous parvenons à régler nos différends autrement que par les armes. Après des siècles de guerre, c’est un bel exemple et j’appelle de tous mes voeux la poursuite et l’extension de ce processus, pour reprendre ce que disait notre députée ce lundi.

Puissent donc nos zélèves profiter au mieux de leur voyage, dépasser les clichés, s’ouvrir à de nouveaux horizons culinaires, découvrir le climat, les paysages, l’architecture de ce pays et de ce peuple auquel nous devons ce qui permet d’oublier tous leurs errements et erreurs, fautes de goût et suffisance : l’humour anglais.