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Classé dans (L'actualité vue par les élèves) par Agnès Dibot le 11-05-2011

A l’heure où Lukas nous fait part de son peu d’enthousiasme à l’idée de passer l’épreuve Histoire des Arts (lire le débat entre Lukas et M. Mastorgio dans cette rubrique), un scoop : on croit avoir retrouvé le tombeau de celle qui inspira Léonard De Vinci. Une princesse italienne, que l’on va déterrer -après 5 siècles de repos dans une chapelle- afin de tenter, d’après les ossements de son visage, de déterminer qui fut le modèle de la Joconde.

Alors, la Joconde : homme ou femme ? Et à qui appartenait donc ce si drôle de sourire qui fait du tableau de Vinci le plus célèbre de l’histoire des arts ?

Lukas ? Si l’art ne “servait à rien”, crois-tu qu’on courrait encore après la clé du mystère du sourire de Mona Lisa, 500 ans après sa mort ?

Mme Vergnaud est venue au collège, lundi 2 mai 2011 de 10h à 12h pour nous parler de l’alimentation, surtout l’alimentation biologique. Le vice-président de l’association des jardins biosolidaires de Senillé, membre du réseau Cocagne, était lui aussi présent.

L’alimentation biologique : l’exemple des jardins bio-solidaires à Senillé

Monsieur Druet est le vice-président de l’association jardins biosolidaires de Senillé, membre du réseau Cocagne lequel est un réseau national avec, en 2006, environ 100 jardins biosolidaires en France. En 2009, il y a l’autorisation d’ouvrir un chantier pour favoriser l’insertion des gens qui sont loins du monde du travail. Ils ont perdu tous leurs repères sociaux comme : se lever, écouter et surtout suporter des ordres. Si ces personnes ne travaillent pas, elles sont renvoyées car il y a une obligation de production. C’est une organisation en paniers qui se vend tous les jeudis après midi au prix de 9 euros. Les travailleurs ont deux ans pour se réinserrer, car, à la suite de ce passage aux jardins, l’association doit avoir cinquante pour cent des personnes qui trouvent un emploi, c’est une obligationvis-à-vis de l’Etat. Le surplus de paniers va vers Emmaüs ou l’épicerie sociale. En ce moment, ils vendent environ 100 paniers, mais recherchent d’autres clients avant la fin de l’année. Les paniers peuvent contenir : des poireaux, des pommes de terre, 250 grammes de fraises, 1 botte de radis plus 1 kilogramme de farine produite aux Ormes, par un producteur local biologique.

En visite dans ces jardins biosolidaires

En cette fin d’avril, ensoleillée et venteuse tout à la fois, nous prîmes, Jofrey et moi, de manière autorisée,  le chemin des jardins biosolidaires de Senillé. Il s’agissait pour nous de préparer l’intervention conjointe le 2 mai, au collège, de notre euro-député et d’un membre de l’association biosolidaire. Cette association est membre du réseau Cocagne et adhérente à :Vienne agro Bio et aceve. Bio solidaire à Senillé a été créée en 2006. Cette association a pour but de gérer un chantier d’insertion par le maraichage biologique.  Le projet local est de faciliter l’accès à l’emploi aux personnes qui en sont le plus éloignées par le biais du maraîchage biologique à la fois par une remise en situation de travail et par un acompagnement social individualisé visant à repèrer et à résoudre les difficultés d’accés à l’emploi. L’équipe est constituée de 15 personnes en contrat aidé et de 4 personnes embauchées de façon permanentes. On y ajoute un  certain nombre de bénévoles qui aident à faire vivre l’ensemble. Les cultures, certifiées par Qualité France, ont pour but de développer l’activité économique de l’association, afin de la rendre économiquement viable,  par une distribution de leurs productions à un réseau d’adhérents: des paniers de légumes bio, vendus chaque semaine, pour 2 ou 4 personne, dans le cadre d’un circuit court, destiné à préserver toutes leurs qualités nutritionnelles. Il existe aussi, afin que la structure fonctionne, une collaboration avec des partenaires locaux, comme les agriculteurs bio, les collectivités ou encore d’autres  associations. Nous avons ainsi pu voir, sous la conduite de Sophie Baire, chef de culture,  les serres où sont réalisés les semis, à partir de graines bio. Puis, lorsque les plants ont atteint une taille le permettant, ils ont plantés en pleine terre ou sous serre pour les espèces qui le nécessitent (2500 pieds de tomates, dont des variétés anciennes, par exemple), afin de poursuivre leur croissance. Sophie, ingénieur-agronome de formation, a travaillé en Afghanistan et en Algérie afin de conduire, en lien avec des programmes de l’Union Européenne, des missions d’agriculture raisonnée ou proches du biologique. Elle nous a présenté toutes les étapes de la production, les rotations de culture pour les 40 espèces cultivées, les manières de lutter, écologiquement, contre les maladies ou les ravageurs, les manières d’enrichir le sol, avec du fumier ou du compost, mais aussi les difficultés rencontrées etc, cette jeune femme est à la fois passionnée et rationnelle. Les membres de l’association interviennent aussi  auprés des écoles afin  de faire comprendre les cycles de vie des végétaux et des insectes aux élèves, de sensibiliser à l’équilibre alimentaire, aux notions de développement durable et au respect de l’environnement et de la biodiversité.  Les 3 hectares de jardin sont en effet entourés de haies brise-vent, de jeunes arbres fruitiers, de plantes aromatiques ou mellifères, afin d’attirer les pollinisateurs. Le projet est donc pensé de manière très complète, tant pour tout ce qui concerne l’aspect environnemental que pour l’aspect réinsertion professionnelle. Cela est nécessaire car l’association est aussi soumise à des contraintes économiques et se doit d’atteindre une certaine rentabilité ou bien de réussir à trouver un emploi à un pourcentage défini de jardiniers. Ce fut donc une visite à la fois enrichissante et plaisante, merci à tous ceux qui nous ont reçus et nous ont donné de leur temps afin que nous puissions réaliser ce reportage.

L’Europe et l’agriculture biologique

La PAC est la Politique Agricole Commune. En 2011, l’Union Européenne a décidé pour la France, d’augmenter de 50 000 euros les aides pour les agriculteurs qui se convertissent à l’agriculture biologique contrairement à 30 000 euros avant. En 2013, il va y avoir la réforme de la Pac avec une subvention européenne qui va être attribuée sur d’autres critères comme l’écologie. L’Europe favorise les agriculteurs qui rentrent dans la démarche de l’agriculture raisonnée. Madame Vergnaud insiste sur l’importance d’aider les agriculteurs à opérer leur transformation de l’agriculture traditionnelle vers l’agriculture biologique.

Les produits biologique sont encore chers, sauf en circuit court avec les paniers biosolidaires. Il faut respecter les saisons. Si on achète des fraises en décembre, on ne préserve pas la planete et on fait de la population. Il faut retrouver le goût de la cuisine de nos grands-mères. La France est un pays qui a le moins de surface biologique d’Europe dans les cantines scolaires. Les cantines biologique sont trop rares en France. A Poitiers, il n’y a que 20 pour cent des plats qui sont d’origines bio dans les cantines scolaires. Le lycée Kyoto de Poitiers travaille avec le lycée professionnel de Manchedi. Les ingénieurs et les agriculteurs et les chef cuistot partent à Marachech pour échanger. Il faut créer une Europe Solidaire. Chaque Etat doit créer un poste de vérification pour les aliments biologiques. “Je défendrai la solidarité jusqu’à mon dernier souffle, tous seuls on n’aura rien”, conclut Bernadette Vergnaud.

Au-delà de l’alimentation, l’Europe en questions

Ce n’est pas tous les jours que la classe media visite le parlement européen ou reçoit une députée européenne : alors, les questions fusent.

Kévin: La France a mis son grain de sel en Côte d’Ivoire, et en Lybie mais pas en Tunisie et en Egypte. Pourquoi la Lybie?

Hanène: La Lybie a du pétrole.

Kévin: La France se cache derrière les Etats-Unis et derrière l’OTAN. Ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, je l’ai encore en travers de la gorge. La France n’avait pas le droit de faire partir quelqu’un, président ou dictateur.

Bernadette Vergnaud: La France a un gros problème. Elle a de nombreuses relations avec des dictateurs africains. Il faut une politique logique, il faut une vision européenne pour acompagner ces démocraties. On agit en Lybie et on laisse en Syrie des innocents mourir sans rien dire car nous n’avons pas de vision européenne. La France a des réactions pas logiques sur un discours pour leur côté. En plus, l’assassinat de Ben Laden ne va rien resoudre, nous n’aurons pas moins de terrorrisme. Les valeurs essentielles Europe des lumières ne sont pas mises en valeur, en avant, par l’Europe.

Nous avons ensuite commencé un débat sur ” être français, être européen ” et Kévin a dit qu’il ne se sentait pas français. Bernadette Vergnaud lui a demandé s’il se sentait européen et elle lui a dit que même si il ne sentait pas représenté par l’Etat, il était français.

Kévin : On ne me demande pas si je suis français,  mais on lui demande de quelle origine !

Bernadette Vergnaud : Que faire pour que tu te sentes français ?

Moustoifaïni : Il faut changer la manière dont les “soit-disant” français nous regardent. On nous donne la nationalité française et on nous la retire en nous regardant ainsi : qu’on change de regard.

Hanène : On est une minorité, on ne se sent pas faire “le poids” dans la balance, on pèse moins… On n’a pas envie de dire qu’on est français car on a honte des valeurs non respectées.

 

Manon.