Il nous faut à tous obvier au quotidien à quantité de phénomènes, de faits, de propos. Il est d’ailleurs délicat et usant de devoir ainsi obvier à tous ce que les autres nous infligent et qui ne fait que s’ajouter à la déjà longue liste de tout ce qui émane de notre être propre.
Le pire, avec ce mot à la sonorité curieuse, est d’ailleurs qu’il peut être considéré comme obsolète ou désuet alors qu’il serait pour nos jeunes zélèves une salutaire planche de salut. Obvier au sens premier signifie “mettre obstacle”, il est pris dans une acception qui lui donne comme synonyme “prévenir, remédier”.
Je vous livre ici la retranscription d’ un dialogue surpris entre deux zélèves de troisième dans la cour:
– Afin d’obvier à la chute de mes résultats scolaires, je me rends au soutien DNB.
– Tu fais bien. De mon côté j’obvie à ma fatigue croissante en me couchant plus tôt et en ayant une vie plus saine.
-C’est parfait, j’eus cependant souhaité que nous obviions tous deux plus tôt en cours d’année. Nous n’obviâmes que bien tardivement à nos travers respectifs.
-C’est là le fruit de l’inconstance de l’âge, pour reprendre Rimbaud je dirais que l’on n’est pas sérieux lorsque l’on a 15 ans.
Vous le constatez, ô lecteurs, ce verbe est on ne peut plus d’actualité. Veillez donc à le replacer dans une prochaine conversation, après tout, c’est le début de la saison des mariages, puis ce seront les vacances. Afin d’éviter qu’une conversation ne tombe à plat, à table, dans un dîner de famille, au bord de l’eau, avec votre amoureux (se), relancez la, la conversation, pas votre amoureuse, en usant des divers mots de cette rubrique, succès assuré, mais je ne précise pas la forme dudit succès.