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Classé dans (Le torchon brûle) par Agnès Dibot le 11-11-2011

Ce 11 novembre, nous l’avons entendu ce matin dans le discours de Mme le Sous-Préfet, est l’un des premiers que l’on célèbre sans les surviants de cette première guerre mondiale, et un des derniers avant le centenaire de cette “grande guerre”.Le moment, selon nos politiques, de se poser des questions sur l’avenir de cette commémoration : à l’instar du 14 juillet qui avait fait couler beaucoup d’encre cet été.

Le projet de loi que propose aujourd’hui le président Sarkozy est de faire évoluer le symbole du 11 novembre : d’une commémoration des morts pour la France tombés aux combats enrte 1914 et 1918, une commémoration de la mort de tous les soldats français tués dans les conflits dans lesquels la France fut et est encore aujourd’hui engagée.

La polémique enfle déjà dans les media, François Hollande et Eva Joly, deux candidats à l’élection présidentelle de mai 2012 se sont en effet emparés, chacun à sa façon, du sujet.

Pas de murmure réprobateur ce matin à cette annonce dans les rangs des anciens combattants, qui étaient tout à leur hommage… Mais qu’en pensent-ils ? Qu’en pense le grand-père de Stella ? Celui de Leïla ? Qu’en pense M. Joseph ? Qu’en pense plus généralement la génération de ceux qui se sont battus pour la France, ou ont perdu un père dans la Grande Boucherie ?

Petit aparté sur le sujet : une certaine Mme Dibot, professeur de français à la retraite (eh oui, l’enseignement, c’est une vocation qui se transmet de mère en fille !) nous rappelle qu’à l’époque où elle était elle-même élève, après la seconde guerre mondiale, la aprticipation des zélèves à la cérémonie du 11 novembre était obligatoire et les zélèves récitaient ce poème de Victor Hugo, qu’ils apprenaient par coeur :

Hymne

Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère ;
Et, comme ferait une mère,
La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !

C’est pour ces morts, dont l’ombre est ici bienvenue,
Que le haut Panthéon élève dans la nue,
Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,
La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,
Cette couronne de colonnes
Que le soleil levant redore tous les jours !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !

Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,
En vain l’oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,
Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons ;
Chaque jour, pour eux seuls se levant plus fidèle,
La gloire, aube toujours nouvelle,
Fait luire leur mémoire et redore leurs noms !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
A ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !