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Cher L.,

A J + même pas 24, tout le collège est en émoi : score 😉 Les réactions fusent, dans la cour, à l’annonce d’une convalescence prolongée, et du remplacement qui en serait la conséquence : “M. Mastorgio est ir-rem-pla-ça-ble-eueueueu !”

Quant à moi, je vais de ce pas en 310 récupérer notre fiston et mon brin d’immortelle : garde alternée compromise, merci pour les corvées qui vont m’échoir pendant que tu te feras dorloter par les jolies petites blouses blanches de 20 ans :

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  • rassurer les 4èmes4, les 4èmes5, les 3èmes3  sur ton sort : “mais non, il est pas mort, il est im-mor-tel !”
  • gérer le stock de craies de couleurs du 3ème étage
  • dépoussiérer Richelieu et résister à la tentation de lui dessiner des bacchantes 😉
  • organiser la sortie à Fontevraud à ta place : nan, je rigole 😉
  • dépoussiérer ton bureau le lundi matin et déconnecter ta caméra de vidéo-surveillance pirate (oups, j’aurais peut-être pas dû l’écrire !)
  • résister à la tentation de repeindre la trace de placoplâtre en forme de crucifix au-dessus de ton tableau 😉
  • te remplacer dans le rôle de la Traviata (sisi, je fais des vocalises 😉
  • organiser ta fête d’anniversaire-où-tu-ne-seras-pas : tu as trouvé le moyen d’échapper à tes deux conseils de classe du 15 mars 😉

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Allez voir, chers zélèves, ce site, et trouvez petit prof sur le Net : il s’agit d’une prof de français qui twitte les perles de ses zélèves (mais pas que : ses collègues y ont droit également). C’est notre quotidien. Dans le même esprit que le roman de Bégaudeau : Entre les murs, dans lequel on reconnaît nos chères têtes brunes ou blondes 😉 Ah, quel métier distrayant, professeur… 😉

http://www.vousnousils.fr/2013/11/18/petit-prof-twitter-j-arreterai-de-tweeter-quand-ca-ne-m-amusera-plus-551156

Hier après-midi, nos zélèves de 3èmes2 et 3 ont eu la chance d’assister à une conférence d’Ida Grinspan, rescapée d’Auschwitz, dans l’espace culturel d’Availles en Châtellerault, sur l’invitation d’Ivan Colin, professeur d’Histoire au collège de Vouneuil (expatrié de George Sand ;)). Les zélèves de 3ème du collège de Vouneuil sur Vienne étaient bien entendu présents eux aussi : qu’ils aient lu ou non l’autobiographie d’Ida,  J’ai pas pleuré, tous les zélèves ont écouté avec une écoute exceptionnelle Ida raconter sa déportation à Birkenau puis à Auschwitz I , la perte de ses parents, les marches de la mort, la reconstruction et la vie “avec Auschwitz”…

Je compte sur mes zélèves pour écrire cet article pour transmettre : Aloïs ? Julia ? Estella, qui s’est fait remarquer par son aisance à adresser, à l’issue de la conférence, des questions pertinentes, voire très personnelles, à une Ida touchée par la question : “Etes-vous heureuse ?” ? Handréa ? Alix ? Qui écrira le sourire d’Ida, sa patience lors de la séance de dédicaces (“avant, il y avait des prénoms faciles à orthographier : Paulette, Colette, Ginette. Maintenant, certains prénoms d’élèves sont nouveaux, pour moi” nous confiait Ida hier soir), sa pudeur pour montrer son tatouage sur l’avant-bras (“tu peux jouer mon numéro au Loto si tu veux”), sa détermination à profiter de sa vie : “Ai-je pensé à me suicider, quand j’étais au camp ? Quelle idée ? Culpabiliser parce que j’étais revenue vivante ? Et pourquoi ça ? “, qui écrira l’impérieuse nécessité de raconter, notamment aux jeunes, “ce que des hommes ont fait à d’autres hommes”, pour que l’Histoire ne se réécrive pas en chambres à gaz et en fours crématoires ?

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(photo Le Torchon 2011 : Ida n’a pas vieilli depuis !!!)L’article composé par les zélèves de l’option media de l’époque est à retrouver ici :

Un témoignage vivant, Ida Grinspan

Mar
08

https://twitter.com/SOSMedFrance

Mar
08

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Mar
05
Classé dans (Je suis Charlie) par Agnès Dibot le 05-03-2016
Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n’étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu’une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d’arrêts et de départs
Qui n’en finissent pas de distiller l’espoir

Ils s’appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D’autres ne priaient pas, mais qu’importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n’arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d’oublier, étonnés qu’à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n’ont plus cours
Qu’il vaut mieux ne chanter que des chansons d’amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l’histoire
Et qu’il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m’arrêter ?
L’ombre s’est faite humaine, aujourd’hui c’est l’été
Je twisterais les mots s’il fallait les twister
Pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent

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Petite remarque insistante de notre très cher Melvin D, élève de 3ème, à la fin de la projection du très rude documentaire Nuit et Brouillard, vendredi après-midi (juste au moment de la digestion, avouons à la décharge de Melvin que l’instant était mal choisi…).

Ah, le perfide 😉 Melvin sait très exactement lancer sa flèche en plein talon d’Achille : non, en effet, a priori, en qualité de professeur de français, ce n’est absolument pas mon rôle, et j’en ai prévenu les zélèves. De la même façon, ils ont été prévenus de la dureté du documentaire.

Mais… Mais ces zélèves vont, lundi, rencontrer Ida Grinspan, rescapée d’Auschwitz, et seuls quelques-uns ont lu son autobiographie J’ai pas pleuré.  Et à la question “Que savez-vous de l’univers concentrationnaire ?”, je n’avais obtenu qu’un silence gêné. Le programme d’enseignement de l’Histoire de la Shoah s’étant réduit, année après année, à peau de chagrin, les connaissances des zélèves sur ce qu’étaient les conditions de survie ainsi que l’extermination des juifs et des tziganes sont… peu de chose.

Alors, accompagner une classe entendre Ida Grinspan, alors que les zélèves n’auraient pas conscience de ce que cette petite dame pétillante a traversé à leur âge ?

Non, il faut raconter, expliquer, présenter, et ne pas laisser croire que les images du camp de Birkenau sous le soleil d’avril, avec ses prairies verdoyantes et ses visiteurs et leurs lunettes de soleil reflètent ce lieu de mise à mort dont Ida va leur parler.

Nuit et Brouillard, ce sont des images insoutenables, qu’on explique, un documentaire dont on accompagne la projection : à votre âge, chers zélèves, nous nous le sommes nous aussi pris en plein visage : puis nous avons lu. Primo Levi. Jorge Semprun.  Elie Wiesel. Pour savoir plus. Pour savoir mieux.

Enfin, mon très cher collègue d’Histoire Mastorgio m’avait donné son aval en levant les yeux au ciel : si j’ai bien compris, à votre âge, il avait dû voir Nuit et Brouillard au moins trois fois déjà, à raison d’une fois par an. Autres temps, autres moeurs… O tempora, ô mores 😉

 

Mar
05

http://ecole.saint.didier.free.fr/Images/censure.png

Les zélèves de 3ème savent ce que signifie la censure d’un journal d’expression libre…

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/03/04/turquie-le-quotidien-d-opposition-zaman-place-sous-tutelle-judiciaire_4876801_3218.html

Mar
03
Classé dans (Santé) par sadanhou1 le 03-03-2016

J’ai voulu aborder ce sujet car tout a commencé quand nous avons étudié une œuvre de Maupassant « Le papa de Simon ».
L’avortement est le fait d’éliminer un fœtus. Il y a différents points de vue au sujet de l’avortement : le premiers points de vue est le suivant : certaines personnes pensent qu’avorter est un crime, c’est barbare ; d’autres personne pensent que si c’est proposé, c’est que tu as la possibilité de le faire et surtout le droit.
C’est t-il bien ou pas bien ?
Interview : Ce que pense notre entourage.
Louis : « Je suis contre l’avortement parce que c’est barbare : c’est comme si l’on vous tue à la naissance »
Nour : « Je suis contre, tu n’aimerais pas que je te tue »
Sofiane : « Lorsque c’est un accident, ça pourrait être envisageable mais si c’est le contraire il faut assumer »
Estella : «Je suis contre même si c’est un accident, tu attends les 9 mois, tu accouches et tu laisses ton bébé »
Anonyme : « Pour moi avorter, c’est n’est pas très bien car si t’as fait une erreur tu ne peux pas la réparer »
Anonyme : Si avorter est une possibilité, alors ce n’est pas un crime, comme diraient certaines personnes, mais un choix difficiles à prendre pour les jeunes femme qui ne désirent pas avoir d’enfant maintenant.
Mais d’un autre point de vue, l’avortement n’est pas une partie de plaisirs pour les femmes : c’est une épreuve de courage.

Dès la rentrée 2016-2017, l’orthographe de pas moins de 2400 mots sera modifiée, soi disant “simplifiée”. Ainsi, les accents circonflexes sur les “i” et les “u” disparaîtront, et certains mots perdrons leur trait d’union.
On peut dire merci à l’Académie Française pour ces nouveaux mots.
Cette orthographe ne sera pas obligatoire, et les enseignants pourront faire le choix de ne pas l’enseigner à leurs petits élèves, mais seront tenus de ne pas compter le mot “ognon” faux dans une dictée.

Cette réforme mécontente un certain nombre de personnes, et certains se mobilisent même sur Twitter avec le hashtag (mot dièse, pour les anti-anglicismes ) #«Je suis circonflexe».
Cette réforme, demandée par l’Académie française depuis 1990 à peu près, est même réclamée par certains linguistes.

Ainsi, dans dix ans, ceux qui avaient une orthographe parfaite et des 20/20 à leurs dictées auront sûrement des 10/20, et ceux qui aujourd’hui sont qualifiés comme ayant une mauvaise orthographe se retrouveront avec 18/20…
Avec toutes les réformes survenant ces dernières années, on peut s’inquiéter pour les générations futures, en maternelle, en primaire ou encore à la crèche. Notre langue est belle, et soi disant compliquée. C’est vrai que le mot oignon est difficile à orthographier, tout comme le mot “Naturwissenshaften” (science en allemand), et pourtant nos voisins germaniques n’en font pas tout un plat !
Les professeurs et adultes écrivant encore “nénuphar” se verront dire qu’ils sont vieux jeu alors que non, ils auront juste appris à écrire comme on a toujours écrit, notre belle langue française.
Ah très cher Bescherelle…  Nous nous excusons pour tous les désagréments. Tu dois te retourner dans ta tombe !