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Classé dans (Le torchon brûle) par Agnès Dibot le 10-05-2011

Débat entre Lukas, notre gourmand préféré, et son professeur, M. Mastorgio, alias notre chère bonne Vieille Garde sur un sujet qui hérisse l’un, et passionne l’autre.

Lukas : L’histoire des arts, j’aime pas. Du travail, du travail et encore du travail en plus…

Tout ces poèmes et textes que nous étudions, nous serviront-ils un jour ? Je ne pense pas qu’un jour une personne viendra nous parler de ces textes étudiés en année de 3 ème…

Pourquoi rajouter du travail en plus ? Pourquoi rajouter une épreuve de plus ? Pourquoi nous ?????

Moi, je suis fainéant. Je n’aime pas travailler, je le dis et je l’assume. On me dit ” Tu es fainéant ” Bosse plus ” ! Mais quand on n’arrive pas à travailler, ou plutôt qu’on veut pas, forcément, on peut pas …

Arrêtez d’espérer que nous bosserons plus si vous rajoutez du travail : plus le boulot persiste, moins nous aurons envie de travailler.

La Vieille Garde : Je comprends votre réaction et votre point de vue, typiquement ado, or vous êtes un ado, donc, pas de surprise. Cependant, il me semble que cette ouverture qui vous est proposée est une chance à saisir. Il est clair que vous ne replacerez pas vos connaissances au quotidien dans des conversations, mais, avoir la possibilité de comprendre un peu ce qui nous entoure, dans les musées ou dans les livres, c’est important, c’est capital, c’est de la culture, tout simplement !

Lukas : Mais quand on n’en veut pas on y est quand même forcé… Je n’aime pas qu’on m’impose du travail ou un ordre, j’aime quand on me propose. Mais généralement pour du travail la réponse nous la connaissons tous : NON je ne veux pas travailler.

LVG : Ne pas aimer les ordres, je comprends aussi, ce n’est en général agréable pour personne, mais vous savez bien que vous ne pouvez y échapper, nous sommes des adultes, des professeurs, vous devez suivre les consignes données. Nous savons ce qui est bon pour votre culture et les instructions ministerielles ne peuvent être contredites ! La paresse inhérente à la majeure partie de vos contemporains se heurte à notre désir de vous faire progresser. Sur des tablettes d’argile vieilles de 4000 ans, on parle du même problème et on trouve des textes savoureux à toutes les époques qui se plaignent de ce que les adolescents (qu’on ne nommait pas ainsi alors) sont absolument imbuvables et paresseux. Donc, rien ne change jamais, et vous aurez votre épreuve ! Et lorsque vous serez grand, ce sera à votre tour de torturer les jeunes !

Lukas : Ou de torturer les vieux ? Nous les jeunes pourrions aussi souhaiter nous révolter !

LVG : Vous le faites déjà, c’est normal et finalement bon pour le développement de votre capacité à argumenter. Mais la vie ne saurait être changée, je crains vraiment que vous n’ayez pas d’autre solution que de travailler…

Lukas : Notre capacité à argumenter s’améliore au fur et à mesure que nous vivons, et en nous révoltant.

LVG : Oui, il faut seulement bien choisir ses combats. Or se cultiver, s’ouvrir, découvrir, lutter contre sa paresse, c’est assurément le combat le plus important que vous ayez à mener.

Lukas : Mais sûrement pas le plus facile ni le dernier.

Lukas.