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Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par le 24-05-2011

Mon pére est agriculteur. Depuis cinq ans, il est passé agriculteur biologique.

Au départ, ce fut compliqué car, pour avoir l’autorisation de vendre en agriculture biologique, il faut attendre trois ans de conversion des terres. Ce qui signifie que, pendant trois ans, malgré toutes les contraintes et les risques qu’impose l’agriculture biologique, les coopératives achètent la production au même prix qu’au conventionnel (agriculture conventionnelle).  Après ces trois ans de conversion, la production est achetée au prix fixé par le cahier des charges biologiques.

L’agriculture biologique implique que le recours aux produits chimiques et aux engrais est interdit, sauf les agréés par le cahier des charges. Les rendements sont donc inférieurs à ceux de l’agriculture classique, il faudrait donc que cela soit compensé par un prix de vente supérieur.

Ce type d’agriculture demande aussi un temps de présence plus important car il faut augmenter le passage de tracteur et le travail du sol.  Pour certaines plantations, en grande partie les plantes tinctoriales, là où, pour avoir une teinture impeccable, il ne faut pas que dans la récolte il y ait la présence de la moindre petite herbe, il faut donc biner un champ entiérement à la main !!! Et je sais de quoi je parle…

Il faut aussi faire une rotation des cultures et là, on n’a pas le choix : il faut en effet pouvoir assurer à la terre les minéraux qui seront ensuite pris par la plante et il y  des moyens naturels pour y arriver. On peut ajouer à cela tout ce qui concerne les engrais verts, c’est à dire les végétaux qui sont enfouis dans le sol pour l’enrichir. Pour faire face au nuisibles, ils utilisent le purin et aussi certains insectes qui se nourrissent de ces nuisibles. Pour introduires ces insectes, ils procèdent à des lâchers d’insectes, tels que des coccinelles pour lutter contre les pucerons.

Pour certains, cela peut ressembler à des techniques sorties du Moyen-Age. Mais, en fait, il s’agit peut-être de retrouver les techniques d’une époque où l’homme et la nature étaient capables de plus faire attention l’un à l’autre, où le premier savait écouter les signes et les appels de la seconde.

Jofrey.